Des troubles nocturnes et actes de violences ont été enregistrés dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs villes tunisiennes, dont Tunis, Sousse et Kairouan, selon des sources sécuritaires tunisiennes.
En plein couvre-feu, des jeunes ont procédé à provoquer des troubles en mettant le feu dans des pneus, en fermant les routes, en lançant des pierres contre les forces de l’ordre et en s’attaquant et saccageant des magasins et commerces privés ou établissements publics, ont précisé les mêmes sources citées par les médias locaux.
Ainsi, des affrontements entre des jeunes de quartiers Ettadhamen et Al Intilaka relevant respectivement des gouvernorats de l’Ariana et de Tunis, et les forces de l’ordre ont éclaté.
Au cours de ces affrontements, les jeunes ont tenté de saccager un bureau de poste avant d’être dispersés. Quant au distributeur automatique de ce bureau, il a été détruit et pillé, selon les mêmes sources.
Partout, les unités sécuritaires ont riposté en jetant des gaz lacrymogènes.
Ces actions se sont passées simultanément aux gouvernorats de Tunis, Kairouan, Sousse, Monastir, Siliana et le Kef.
D’après les mêmes sources, les unités sécuritaires relevant du district de la sûreté nationale à Kalaa Kebira dans le gouvernorat de Sousse ont réussi à mettre en échec un plan d’actes de vandalisme dans la région.
Quinze jeunes hommes dont des délinquants ont été arrêtés et une dizaine de cocktails Molotov, des récipients de carburant ainsi que des armes blanches ont été saisis, rapportent les mêmes sources.
Ces affrontements interviennent quelques heures après l’annonce par le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi d’un vaste remaniement de son gouvernement affectant douze ministères notamment ceux de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé.
Dix ans après la chute du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011 sous la presse de la rue, la Tunisie connait toujours une instabilité politique et des problèmes socio-économiques.
La classe politique, plus fragmentée que jamais depuis les élections législatives de 2019, se déchire alors que l’urgence sociale s’accentue avec la pandémie de coronavirus (175.065 cas, dont 5.528 morts), qui s’ajoute à la hausse des prix, la persistance du chômage et la défaillance croissante des services publics.