L’athlète marocain Saïd Bourjila vient de signer une nouvelle performance sportive à l’ultra marathon « 6 Jours de France » qui s’est tenu du 16 au 22 août à Privas en Ardèche au Sud-est de la France.
L’athlète marocain a parcouru une distance de 615,271 kilomètres durant 6 jours de course à pied non stop, prenant la quatrième place du classement général et la première place de sa catégorie.
Saïd Bourjila, qui a couru durant 143 heures, 44 minutes et 42 secondes, a, par la même occasion, pulvérisé le record du Maroc.
Un tour d’honneur a été organisé pour fêter cet événement au cours duquel Saïd Bourjila a fièrement porté le drapeau du Maroc. Drapeau qu’il amène toujours avec lui dans les grands événements sportifs auxquels il participe.
Les 6 Jours de France se jouent au stade du lac de Privas. Il s’agit d’un rendez-vous de fin d’été incontournable pour les ultra marathoniens, qui viennent du monde entier, et avalent les kilomètres durant six jours non-stop pour une course hors du commun.
Peu de règles régissent cette épreuve. En effet, c’est aux ultra marathoniens de gérer eux même leur condition physique et mentale. Certains courent quand d’autres marchent, seul ou en groupe. Ils sont tous libres de s’arrêter ou non pour manger et dormir.
Né en 1974 à Al-Hoceima, Saïd Bourjila a débuté la course à pied en 2014 à l’âge de 40 ans, en commençant par quelques courses en compétition de 10 km, 15 km, semi-marathon en Bretagne et spécialement dans le Finistère autour de la ville de Brest, avant d’opter pour l’ultra marathon lorsqu’il a ressenti « le besoin de faire durer le plaisir de courir ».
« Les distances jusqu’au marathon (42.195 km) étaient insuffisantes pour satisfaire mes besoins de courir plus. J’ai augmenté les distances d’une façon progressive en passant ensuite par courir 100 km, ensuite 24h, 48h avant d’opter pour la course de 6 jours », confie-t-il à la MAP.
Marié et père de deux filles, Said Bourjila court pour son propre compte, sa vie professionnelle et sa vie de famille ne lui permettant pas d’adhérer à un club « pour manque de disponibilité », reconnait-il. Aujourd’hui, encore, il continue à courir et à s’entraîner seul malgré la sollicitation de certains clubs de la région.
L’athlète marocain a à son actif un beau palmarès, ayant remporté les 48 heures de Royan en 2016 avec 297 kilomètres courus en 2 jours et à terminé 3ème de la No Finish Line à Paris en 2018 avec 482 kilomètres parcourus en 4 jours et 8 heures.
Pour réussir le défi de courir 615,271 kilomètres en six jours non-stop, il faut beaucoup d’endurance, de discipline et d’entrainement. «Courir une telle distance n’est pas donné à tout le monde, il y a une préparation qui se fait en amont pour acquérir toutes les qualités nécessaires afin de mener au mieux une telle course », explique l’ultra marathonien.
« Avant de s’engager, il faut avoir confiance en soi et avoir la volonté pour le dépassement de soi-même et se dire que l’on est capable de le faire. Ensuite, commence la vraie préparation physique et mentale, qui a un rôle très important dans cette discipline pour ne pas abandonner. Et cette préparation se fait sur plusieurs mois voire plusieurs années, en travaillant le plus sur l’endurance, en avalant plusieurs kilomètres par semaine, jusqu’à 150 km/semaine. A cela s’ajoute l’implication et la régularité dans les entraînements et beaucoup d’investissement familial », détaille Saïd Bourjila.
« Ce sont plusieurs paramètres qui me permettent de réaliser un tel exploit et se résument dans la gestion de la douleur, du sommeil, de l’alimentation/hydratation, et du matériels (chaussures, habillement..), sans oublier la vie familiale et la vie professionnelle… », poursuit-il.
Mais le résultat y est lorsque Saïd Bourjila, seul Marocain, arabe et africain à concourir au dernier ultra marathon des 6 Jours de France, obtient la quatrième place du classement général et la première place de sa catégorie lors de cette course hors norme. Il arrive même à battre le record du Maroc. Une fierté et un honneur qui n’a d’égal que le fait de voir hisser au plus haut le drapeau marocain.
«À ma première participation aux 6 Jours de France en 2017, je suis arrivé au stade et je voyais le drapeau marocain flotter parmi les autres drapeaux des pays participants. J’étais tout fier que mon pays soit parmi eux et que c’est moi qui le représente. Cela me donne des ondes positives pour représenter au mieux mon pays et partir avec la tête haute en fin de compétition », affirme-t-il.
« Cette année encore j’ai eu l’occasion et la fierté de battre le record du Maroc avec une belle 4ème place au scratch. Quel honneur de faire le tour du stade avec le drapeau du Maroc qui flotte sous le regard de tout le monde! », relate-il avec émotion.
Fort de ces belles performances, l’athlète marocain ne compte pas s’arrêter là. Il lorgne déjà les 24 Heures du quai du CHER VIERZON qui se tiendra en octobre 2020. En juillet 2021, il essayera à nouveau de battre le record du Maroc aux 6 jours de Grand EST.