Hach Ahmed, ex-dirigeant du front « polisario », appelle au « démantèlement des camps » et au « retour des réfugiés »

Hach Ahmed, dirigeant du mouvement Sahraouis pour la paix, né le 22 avril 2020 à Madrid, a plaidé dans une interview à la Fédération péruvienne des journalistes, pour « le démantèlement des camps de Tindouf et le retour des réfugiés ».

« Actuellement, la présence du Polisario n’est forte que dans les camps de réfugiés car il contrôle tout, de l’eau et de l’aide humanitaire aux permis de conduire. Notre stratégie est de nous établir en dehors des camps, sur le territoire (« Sahara occidental: Ndlr) et dans la diaspora et de nous préparer au lendemain de l’installation », a déclaré Hach Ahmed, dans cette interview accordée au politologue Ricardo Sanchez, ex-président du « Comité péruvien de solidarité avec la rasd » (dissous en 2019, pour devenir « Comité péruvien de solidarité avec le peuple sahraoui »).

Le scénario du démantèlement des camps et du retour aux réfugiés n’arrange toutefois pas le polisario, encore moins son mentor algérien qui s’évertue encore à maintenir le statu quo sur cette question, relève le politologue péruvien. « Ce que je peux dire avec certitude, c’est que les Sahraouis ont été les seuls à être blessés, maltraités et malheureux », fustige Hach Ahmed, affirmant être prêt à tous les sacrifices pour mettre fin à la souffrance cinquantenaire de la population sahraouie.

« Peut-être que les choses auraient été différentes et les dégâts et les sacrifices beaucoup moindres pour notre peuple s’il n’y avait pas eu autant d’erreurs de la part des dirigeants politiques du Polisario », a-t-il estimé.

« Le principal défaut du front polisario a été, à mon avis, son incapacité innée à lire les circonstances et les contextes historiques. C’est peut-être parce qu’il n’a jamais pu se débarrasser de la vieille mentalité tribale, l’organisation sociale archaïque », a-t-il asséné.

« Le tribalisme a été institutionnalisé en tant qu’idéologie du système et avec lui a commencé le déclin », a-t-il encore pointé, affirmant la détermination de son mouvement politique opposé à « ralentir ce chemin vers nulle part », « faire prévaloir de nouvelles approches, des visions plus réalistes, notamment en ce qui concerne la résolution du problème ». 

Hach Ahmed est très connu en Amérique Latine où il a représenté le polisario pendant de nombreux années. Cependant, et comme on le sait, il a cessé d’appartenir au front séparatiste, pour constituer, la première fois « l’Initiative sahraouie pour le changement », en novembre 2017 à Tindouf où son mouvement a été brutalisé et contraint à l’exil, et la seconde, le mouvement Sahraouis pour la Paix, en avril 2020 à Madrid.