
Par: Mohamed KHOUKHCHANI

Le plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007 constitue depuis près de deux décennies l’une des bases fondamentales des discussions menées au Conseil de sécurité pour parvenir à une solution politique, réaliste et durable au différend autour du Sahara. Considéré par de nombreux États comme une proposition crédible et sérieuse, il suscite un intérêt croissant dans la diplomatie internationale. Mais la question demeure : ce plan représente-t-il uniquement une base de négociation, ou bien constitue-t-il la seule solution viable pour clore définitivement ce dossier complexe ?
I. Le plan marocain d’autonomie : contenu et portée
Le projet d’autonomie repose sur un principe clair : garantir aux populations du Sahara une large autonomie dans la gestion de leurs affaires locales, sous souveraineté marocaine. Les compétences locales concernent notamment :
– la gestion économique et sociale ;
– la culture ;
– l’environnement ;
– le développement territorial ;
– les infrastructures locales.
L’État central conserverait, quant à lui, les prérogatives régaliennes : la défense, la monnaie, la diplomatie et la souveraineté. Ce modèle s’inspire de nombreuses expériences réussies à travers le monde, tout en tenant compte du contexte régional.
II. Position du Conseil de sécurité.
Depuis 2007, toutes les résolutions du Conseil de sécurité qualifient la proposition marocaine de « sérieuse et crédible ». Le Conseil ne la considère pas comme l’unique solution, mais comme la base de travail la plus réaliste permettant une sortie du blocage politique. D’autres options sont évoquées mais ne jouissent pas du même soutien international.
III. Les modèles d’autonomie dans le monde
De nombreux pays ont mis en place des systèmes d’autonomie pour résoudre des conflits territoriaux ou répondre à la diversité culturelle :
– L’Espagne : Catalogne et Pays basque ;
– Le Royaume-Uni : Écosse, Pays de Galles, Irlande du Nord ;
– L’Italie : Trentin-Haut-Adige et Vallée d’Aoste ;
– La Chine : Hong Kong et Macao ;
– Le Canada : Nunavut pour les Inuits.
Ces modèles montrent que l’autonomie permet souvent d’assurer la stabilité, de promouvoir le développement, et de rapprocher les institutions des citoyens.
IV. Le plan marocain comme solution au conflit.
L’adoption du plan d’autonomie favoriserait :
– la stabilité régionale ;
– le développement économique du Sahara ;
– l’intégration maghrébine ;
– la réduction des tensions géopolitiques ;
– la réconciliation des populations.
Le plan marocain d’autonomie, pour conclure, n’est pas seulement une base de négociations au Conseil de sécurité : il apparaît de plus en plus comme la seule solution réaliste, durable et applicable pour résoudre le conflit du Sahara. Son alignement avec les standards internationaux en matière d’autonomie et son soutien grandissant au niveau mondial renforcent sa pertinence comme voie unique pour clore définitivement l’un des plus anciens différends africains.





