
Par: Reda JAALI
Alors que le Maroc se prépare à accueillir la Coupe du Monde 2030 et mise sur le développement d’infrastructures touristiques modernes, la ville de Taza se présente comme une destination au potentiel immense, à la croisée du patrimoine et de la modernité.
Un patrimoine millénaire à redécouvrir
Située au carrefour stratégique entre le Rif et le Moyen-Atlas, Taza est l’une des cités historiques majeures du Maroc. Sa Kasbah, ses remparts, ses mosquées et ses ruelles étroites témoignent d’un passé prestigieux où la ville a longtemps joué un rôle de porte d’entrée et de défense du royaume. Surnommée la « ville des deux Taza », elle se distingue par une configuration géographique unique : une ville haute (Taza al Oulia), ancienne médina fortifiée, et une ville basse moderne, où s’élève aujourd’hui la nouvelle gare ferroviaire récemment inaugurée.
Un projet qui relie histoire et modernité

Dans ce cadre, l’installation d’un téléphérique touristique reliant la Kasbah et la médina historique au sommet, jusqu’à la nouvelle gare ferroviaire ne serait pas qu’un simple outil de mobilité. Il constituerait un pont symbolique entre patrimoine et avenir, tout en offrant une traversée panoramique sur les falaises abruptes, les monuments séculaires et les paysages du Moyen-Atlas.
Au-delà de l’aspect pratique, ce projet s’inscrit dans une stratégie de valorisation touristique de Taza, située à seulement une heure d’autoroute de Fès, future ville hôte de la Coupe du Monde 2030, et directement reliée par voie ferrée à la capitale spirituelle. Grâce à ce téléphérique, Taza pourrait devenir une destination complémentaire pour les visiteurs de Fès, en valorisant ses trésors naturels et culturels, des grottes de Friouato à Bab Boudir.
L’exemple réussi d’Agadir

Le Maroc a déjà prouvé que le téléphérique pouvait être un moteur touristique. À Agadir, l’inauguration en 2022 d’un téléphérique reliant la ville basse à la Kasbah a transformé l’expérience des visiteurs, offrant une vue imprenable sur la baie et dynamisant considérablement l’attractivité de la région. L’exemple d’Agadir démontre qu’un tel projet peut être à la fois rentable, durable et emblématique.
Une vision à élargir : le cas de Nador

Si Taza semble la candidate idéale pour un prochain téléphérique touristique, Nador présente également un potentiel remarquable. Un projet reliant le sommet d’Azaifoune, sur le mont Gourougou, à Zghangan puis à la corniche de Marchica, offrirait aux visiteurs une expérience unique entre montagne, forêt et mer. Comme à Taza, un tel projet contribuerait à la mise en valeur d’un patrimoine naturel exceptionnel et renforcerait l’attractivité du Maroc oriental.
Ce téléphérique à Taza, et demain peut-être à Nador, pourrait marquer une nouvelle étape dans la stratégie du Maroc visant à conjuguer mobilité douce, attractivité touristique et développement durable, en transformant ses reliefs et panoramas en véritables atouts d’avenir.





