
Par: Lahcen HADDAD

Aujourd’hui, j’étais près de Sebta pour accueillir un ami espagnol qui passait par cette ville en route pour Tétouan. J’ai été frappé par la forte présence policière marocaine tout au long du trajet, de Fnideq (Castillejos) à la frontière de Sebta : patrouilles, clôtures, barbelés et un ensemble impressionnant de mesures pour empêcher les jeunes, marocains et subsahariens, de tenter de rejoindre Ceuta à la nage.
C’est un effort extraordinaire et louable de la part des forces de sécurité marocaines, mais il est à peine mentionné par ceux qui, toujours prêts à se joindre à la critique du Maroc, le font à peine. Si une douzaine de jeunes parviennent à rejoindre Ceuta à la nage, cela fait la une des journaux en Espagne et à Ceuta même, et les anti-Marocains en profitent pour accuser le pays d’« instrumentaliser l’immigration », oubliant que des milliers de tentatives sont déjouées chaque jour.
Les chiffres officiels parlent d’eux-mêmes :
• 2023 : Le Maroc a déjoué 75 184 tentatives de migration irrégulière vers l’Europe, en plus d’empêcher six assauts collectifs contre les clôtures de Ceuta et Melilla (1 400 personnes au total).
• 2024 (jusqu’en août) : 45 015 tentatives de traversée irrégulière ont été déjouées, 177 réseaux criminels ont été démantelés et 10 589 migrants ont été secourus en mer.
Rien qu’en août, 11 323 tentatives ont été stoppées dans la zone de Fnideq et 3 325 à Nador.
La police marocaine est probablement la seule au monde à devoir contrôler qui entre et qui sort le long de plus de 3 600 km de frontières, et elle le fait malgré un voisin à l’est (l’Algérie) qui n’hésite pas à repousser les migrants vers la frontière et à les abandonner, comme elle l’a déjà fait avec ceux venant du Niger.
Ces chiffres et cette réalité reçoivent rarement la reconnaissance qu’ils méritent, mais ils reflètent le travail constant et silencieux qui empêche la pression migratoire d’augmenter encore plus aux frontières espagnoles et européennes.





