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Addiction aux écrans chez les enfants, l’arme d’abrutissement massive

Par: Zakia Laaroussi 

Dans le tumulte du quotidien, accablées par le rythme effréné du travail et le vacarme incessant des responsabilités, nombreuses sont les mères qui — parfois inconsciemment, parfois par manque d’alternatives — ont choisi la voie la plus facile : un écran lumineux, un doigt qui glisse, et un enfant que l’on fait taire.

Mais si ce silence n’était qu’un leurre ? Et si ce que l’on appelle « distraction » n’était, en vérité, qu’un isolement masqué ? Une mise en suspens du développement cognitif, affectif et social de l’enfant ?

Au Maroc, comme ailleurs, une tendance insidieuse s’installe : les mères substituent aux livres des tablettes, aux promenades en plein air des murs numériques, au dialogue vivant une gestuelle muette. Nous n’éduquons plus. Nous occupons. Nous n’accompagnons plus la croissance, nous la déléguons silencieusement aux écrans.

Les écrans n’éduquent pas… ils appauvrissent, isolent, altèrent. De récentes études menées par cinq sociétés savantes françaises dressent un constat alarmant : l’exposition précoce aux écrans — avant l’âge de six ans — nuit profondément au développement intellectuel de l’enfant.

Retards de langage

Troubles de l’attention

Difficultés de mémorisation

Agitation motrice

Isolement croissant

Ces symptômes, désormais observés par de nombreux professionnels de santé et enseignants, doivent nous alerter.

Faut-il encore davantage de preuves, ou seulement le courage d’ouvrir les yeux ?

Le danger ne réside pas uniquement dans les écrans. Il s’incarne aussi dans une culture du « trop », où les parents, croyant bien faire, saturent les journées de leurs enfants d’activités, de cours particuliers, d’initiations aux langues et aux arts…

Mais derrière cette frénésie se cache souvent l’angoisse de « mal faire », le besoin de se rassurer, non celui de construire. Or, l’enfant n’a pas besoin d’un programme. Il a besoin de temps. De présence. D’une enfance.

L’éducation n’est ni un produit de consommation, ni un apaisement temporaire

À l’ère où l’on délègue l’éducation aux nounous et le cerveau aux écrans, une question cruciale s’impose : Que nous reste-t-il, en tant que parents ?

Depuis quand le confort immédiat justifie-t-il l’abandon de notre rôle le plus noble ? Avons-nous perdu patience, ou perdu conscience ?

Revenir à l’essentiel : la parole, le lien, la nature…  Un enfant n’a pas besoin d’une tablette dernier cri. Il a besoin d’une main dans la sienne, lors d’une marche en forêt. D’un livre qu’on lui lit le soir, d’une voix douce et présente. D’une mère qui écoute, plutôt que de faire taire. D’un père qui l’accompagne, plutôt que de le distraire.

Revenons à l’essentiel : à la parole qui élève, aux contes qui éveillent, aux jeux qui libèrent l’intelligence. L’éducation ne s’achète pas. Elle se vit. Elle s’incarne.

Chères mères, chers pères,

L’enfance est une saison brève. L’intelligence, elle, ne s’épanouit que si on la cultive. Rejetez les écrans… et offrez à vos enfants une présence authentique. Car derrière chaque histoire non racontée, chaque étreinte manquée, se trouve un enfant qui espère, non d’être distrait… mais d’être aimé.

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