Dans le flot ininterrompu des « communiqués » qui tombent, il y en a un qui a particulièrement retenu notre attention. Tenez: «Le Groupe parlementaire du Parti de la Justice et du développement, à la Chambre des Représentants, a interpellé le ministre des Affaires islamiques sur les dispositions prises par son département, en coordination avec les autorités sanitaires, pour la réouverture des mosquées ».
On ne remerciera jamais assez les BRAVES députés PJD de nous avoir assuré de l’intérêt inégalé que leur parti n’a eu de cesse de porter à notre foi depuis qu’il est arrivé aux affaires, fin 2011.
Il n’en reste pas moins que leur initiative prête à suspicion. Les députés PJD ne sont pas sans savoir que la réouverture des mosquées est fonction du recul du coronavirus. Ils n’ignorent pas non plus la situation épidémiologique actuelle, marquée par un rebond des cas confirmés de contamination au coronavirus. Le Maroc qui a sacrifié ses affaires pour sauver la vie de ses citoyens peut-il se risquer, à la lumière de ce pic épidémiologique, à ouvrir les portes des mosquées où la promiscuité est particulièrement forte?
Le maintien de la fermeture des mosquées est, à l’évidence, une question de salubrité publique et, par conséquent, la décision de leur réouverture demeure du seul ressort des autorités compétentes.
Dit autrement, il ne sert à rien de tenter de récupérer politiquement une question qui concerne la foi des Marocains. Personne n’a d’ailleurs donné mandat au PJD pour se soucier de notre spiritualité, qui reste une question entre Dieu et ses croyants.
Les Marocains attendent le PJD plutôt sur la problématique sociale qui, à défaut de solutions immédiates, risque d’être plus grave qu’elle ne l’a été dans la période pré-covid.
Il est curieux de constater qu’à défaut de plan pour remédier à la problématique du chômage aggravée par la Covid-19, de solutions à la crise qui déchire depuis trois mois les écoles privées et les parents d’élèves, de bonnes idées pour rebooster la consommation intérieure, etc … le très vertueux PJD, dont deux ministres sont pointés pour non-déclaration de leurs employés à la sécurité sociale, tente une « percée » sur le terrain de la spiritualité.
De grâce, ne vous préoccupez pas de notre spiritualité, on connaît très bien le chemin de Dieu pour nous tromper d’adresse!!