La Dimension Humaine et Spirituelle de la Décision Royale Concernant Aïd al-Adha

Par: Zakia Laaroussi

Dans un geste empreint de sollicitude et de sagesse, la décision royale d’alléger la contrainte financière pesant sur les ménages à revenu modeste à l’occasion de l’Aïd al-Adha marque un tournant vers une approche humaniste qui prend en compte les réalités économiques des citoyens. Accueillie avec une profonde gratitude par les familles marocaines, cette initiative se veut un souffle de miséricorde leur permettant de célébrer cette fête religieuse dans la sérénité, affranchies du poids des charges financières.

L’Aïd al-Adha est une célébration de haute portée spirituelle et sociale, où se tissent les valeurs du don, du sacrifice et de la solidarité. Toutefois, son essence ne saurait être réduite au seul rite sacrificiel. Cette fête englobe d’autres dimensions tout aussi fondamentales, telles que la prière collective, l’aumône et le renforcement des liens familiaux, que ce soit en milieu rural ou urbain. Mais face aux contraintes économiques actuelles, certains foyers se trouvent dans l’incapacité de répondre à ces exigences sans que cela ne pèse lourdement sur leur quotidien.

C’est dans ce contexte que la décision royale s’inscrit dans une démarche de facilitation et de levée de la gêne, en parfaite harmonie avec le principe coranique : « Il n’a mis aucune gêne sur vous dans la religion. » (Sourate Al-Hajj, verset 78).

L’Islam, en tant que religion de clémence, considère la situation des croyants et offre des alternatives permettant d’atteindre les objectifs spirituels sans contrainte excessive. Cette décision illustre ainsi une compréhension profonde des finalités de la loi islamique et de son esprit empreint de bienveillance.

Dans la tradition soufie, alléger les épreuves des créatures de Dieu est une vertu spirituelle essentielle. La voie du soufisme enseigne que l’adoration ne doit pas être une source de tourment matériel, mais un chemin vers la proximité divine. Les grands maîtres soufis ont souvent rappelé que la loi sacrée a été instaurée pour préserver l’intérêt des croyants. Comme le soulignait l’imam Al-Junayd : « La religion est facilité. Celui qui se complique la vie la complique aux autres. »

Dans cette optique, la décision royale s’inscrit pleinement dans la sagesse divine qui prône un équilibre entre les prescriptions religieuses et la capacité individuelle à les accomplir, conformément à la parole prophétique : « La religion est facilité. Nul ne cherchera à la contraindre sans qu’elle ne le domine. » (Hadith rapporté par Al-Bukhari)

Cette initiative royale a été largement saluée par les citoyens, qui y voient un geste de bienveillance leur permettant de célébrer l’Aïd dans la quiétude, loin des angoisses financières. Fidèles à leur attachement aux valeurs de partage et de solidarité, les Marocains perpétueront l’esprit de cette fête à travers la prière, l’aumône et la fraternité, soulignant ainsi sa portée sociale et spirituelle.

Ce geste royal, loin d’être isolé, s’inscrit dans une vision globale de développement qui conjugue respect des traditions et souci d’alléger les difficultés économiques des couches vulnérables. Au-delà de la dimension matérielle, cette décision témoigne de la volonté de l’État d’accompagner ses citoyens et de leur permettre de célébrer leurs fêtes en toute dignité, dans l’esprit des préceptes islamiques et des valeurs séculaires du Maroc.