LIBYE: Les coulisses de l’ultime, malsaine (et sans aucun doute désespérée) manœuvre algérienne pour « saborder » les accords de Bouznika

Mercredi 18 décembre 2024, le Haut Conseil d’Etat et la Chambre des Représentants, détenteurs légitimes du pouvoir législatif en Libye, ont tenu, à leur demande, une nouvelle réunion consultative à Bouznika. L’objectif était de trouver un accord concernant notamment les prochaines élections, législatives et présidentielles comprises, la recomposition du pouvoir exécutif et la réconciliation interlibyenne.

C’est chose faite. Dans un communiqué final lu par Salah Mitou, membre du Haut Conseil d’Etat, à l’issue de la réunion consultative de Bouznika, les deux parties se sont félicités de l’accord et, n’en déplaise à Alger!, ont réitéré leurs «profonds remerciements et (leur) immense gratitude au Maroc frère, Roi, gouvernement et peuple, pour l’hospitalité, l’accueil chaleureux et le grand soutien que le Royaume n’a eu de cesse de fournir au peuple libyen pendant plusieurs années, afin de mettre fin à la crise et de rétablir la sécurité, la stabilité et l’unité en Libye».

Le bon sens politique veut que le geste du Maroc, berceau de l’accord politique historique scellé il y a maintenant 9 ans à Skhirat (2015), soit salué avec d’autant plus de force qu’il est porteur de messages de délivrance pour un peuple libyen frère déchiré par une guerre civile qui aura duré 13 ans. Or, ce n’est pas de cet œil bienveillant que le geste de Rabat a été perçu par un régime voisin qui n’a jamais voulu «(LI)BYEN» aux LIBYENS, pas plus d’ailleurs qu’autres pays de son voisinage, proche ou lointain.

Vous l’avez donc deviné: le régime militaire algérien. Sonné par le succès indéniable des pourparlers de Bouznika, il a tenté une ultime (et sans aucun doute malsaine et infructueuse) manœuvre de sabordage en tentant de mettre un coin entre le Haut Conseil d’Etat (chambre haute) et la Chambre des Représentants (chambre basse), d’une part, et le département des AE du gouvernement d’union nationale dont le mandat a expiré le 21 juin 2022.

Quelle mouche a donc piqué le ministre par intérim des AE libyen ?

Cédant à la manipulation, au chantage et à la pression du régime des caporaux finissant, le ministre par intérim des Affaires étrangères libyennes, Al Taher Salem Al BAOUR, a adressé une lettre au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. Dans cette lettre, dont le Collimateur détient copie, M. Al BAOUR «s’étonne que le Royaume du Maroc ait abrité, le 18 décembre courant à Bouznika, la nouvelle réunion consultative entre le Haut Conseil d’Etat et la Chambre des Représentants, sans concertation préalable avec son homologue libyen ». Plus encore, M. Al Baour, le même qui, pas plus que le 21 décembre 2023 à Rabat, se répandait en éloges et en compliments sur l’accord politique de Skhirat en le saluant comme «le référentiel de base essentiel pour parvenir à la stabilité en Libye», ne s’est pas arrêté à ce stade. Dans sa lettre, il reproche encore au Maroc de « ne pas avoir emprunté les voies diplomatiques d’usage en pareilles circonstances » !

Derrière cette sortie de piste, vous avez donc vu la main (trop visible) d’Alger. Mais passons…

Réponse du berger à la bergère

Le curieux courriel adressé par M. Al BAOUR au MAEC marocain n’est pas resté sans réponse. Et c’est le Haut Conseil d’Etat (HCE) qui s’est chargé de lui administrer cette réponse.

 

 

Dans un communiqué officiel publié hier samedi 21 décembre, le HCE  s’est dit «profondément étonné» devant le communiqué adressé par le département Al BAOUR au MAEC marocain. «Demander au MAEC une coordination préalable avec son homologue du gouvernement d’union nationale sortant, dénote d’un manque de connaissance des limites du pouvoir exécutif, voire d’une ignorance du principe de séparation des pouvoirs», a asséné le HCE, pointant une « ingérence » qui appellerait nécessairement clarification et « explications » de la part dudit département en charge des AE en Libye.

 

 

Et ce n’est pas fini! Emboîtant le pas au HCE, le Comité de coordination des réunions entre le HCE et la Chambre des Représentants a enfoncé le clou au régime algérien failli. « Le HCE et la Chambre des Représentants n’ont besoin de l’autorisation de quiconque pour se réunir où qu’ils veulent, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays », a-t-il clarifié, en remerciant le Royaume du Maroc frère qui « n’a jamais lésiné sur aucun effort pour le rapprochement inter-libyens ». 

Voilà, la messe est dite. Il reste à savoir jusqu’où irait encore le « Titanic El Mouradia » qui, dans son œuvre diabolique et, sans aucun doute, son naufrage annoncé, veut traîner toute la région ou presque.

Pathétique!