[VIDEO] Syrie: les rebelles aux portes de Damas, le régime d’Al-Assad aux abois

Les groupes rebelles qui mènent une avancée fulgurante à travers la Syrie ont affirmé samedi avoir commencé à encercler Damas, alors que les forces gouvernementales ont nié s’être retirées de zones proches de la capitale.

Les autorités syriennes ont affirmé samedi qu’un cordon de sécurité « très solide » était en place autour de Damas, après l’annonce par les rebelles qu’ils avaient commencé à encercler la capitale.

La présidence syrienne a démenti des informations selon lesquelles le président Bachar al-Assad aurait fui le pays face à l’offensive fulgurante menée par des groupes rebelles, disant qu’il exerçait ses « fonctions » depuis Damas.

Quelles avancées?

Dans le centre de la Syrie, les rebelles sont également aux portes de Homs, la troisième ville du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Au moins sept civils ont été tués samedi dans des frappes russes et syriennes près de la ville, d’après cette ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays.

Il est difficile de vérifier de façon indépendante la situation sur le terrain. Si certains pigistes collaborant avec l’Agence France Presse se trouvent dans des zones tenues par les rebelles, l’AFP n’a pas de journaliste présent avec eux aux portes de Damas où ils affirment se trouver.

Le 27 novembre, une coalition de rebelles, menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a lancé une offensive à partir de son fief à Idleb (nord-ouest), s’emparant de dizaines de localités et des villes stratégiques d’Alep deuxième ville du pays (nord), et de Hama (centre). Il s’agit de l’avancée la plus spectaculaire en 13 ans de guerre en Syrie.

Les forces rebelles ont « commencé à encercler » la capitale, a déclaré en début d’après-midi un important commandant de la coalition rebelle, Hassan Abdel Ghani, après avoir dit qu’elles étaient à moins de 20 kilomètres de l’entrée sud de Damas.

« Damas vous attend », a mancé le leader de HTS, Ahmed al-Chareh, dans un communiqué adressé aux rebelles. La veille, il avait déclaré à CNN que « le but de la révolution » était « de renverser (le) régime » syrien.

Selon des témoins, des manifestants ont renversé une statue de Hafez al-Assad, défunt père et prédécesseur de Bachar, à Jaramana, dans la banlieue de Damas.

 

 

Les forces gouvernementales se sont retirées de localités à une dizaine de kilomètres de Damas, a affirmé l’OSDH, qui a ajouté qu’elles avaient aussi abandonné leurs positions dans la province de Qouneitra, qui borde le plateau du Golan annexé par Israël.

Le ministère de la Défense a toutefois affirmé que les informations selon lesquelles les forces armées syriennes, « présentes dans toutes les zones de la campagne de Damas, se sont retirées, ne sont pas fondées ».

arrivée en Irak de centaines de soldats syriens ayant fui les combats 

Quelque 2000 de soldats de l’armée syrienne ayant fui les combats sont entrés en Irak, ont indiqué samedi à l’AFP deux responsables de sécurité irakiennes, sans dire de quelle région venaient ces militaires.

Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, a en outre déclaré à l’AFP que des combattants rebelles locaux contrôlaient désormais toute la province de Deraa, berceau du soulèvement de 2011 contre le gouvernement du président Bachar al-Assad repassée sous son contrôle en 2018.

Peu avant l’annonce de la prise de Deraa par les rebelles, l’armée syrienne avait annoncé qu’elle se redéployait dans cette province, ainsi que la province voisine de Soueida, « après que des éléments terroristes ont attaqué des points de contrôle isolés ».

Les forces gouvernementales « commencent à reprendre le contrôle des provinces de Homs et de Hama », avait-elle aussi ajouté.

Selon l’OSDH, les forces gouvernementales avaient envoyé « d’importants renforts » près de Homs, tandis que Damas et son allié Moscou ont lancé des frappes et des tirs d’artillerie sur les combattants. Devant l’avancée rebelle, Hassan Abdel Ghani a invité « toutes les confessions à être rassurées, affirmant que « l’ère du sectarisme et de la tyrannie » était « révolue à jamais ».

Des images de l’AFP ont montré des combattants rebelles en armes à al-Rastan, une localité située au nord de Homs qu’ils traversaient à bord de jeeps ou de motos.

Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, on entend le bruit de coups de feu dans le nord de la ville de Homs.

AFP