Le président français Emmanuel Macron -accompagné par son épouse Brigitte- entamera ce lundi à Rabat une visite d’Etat de trois jours, la première depuis 2018. Fait rare, c’est SM le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, qui accueillera en personne son illustre hôte français à l’aéroport Rabat-Salé, au son de 21 coups de canon.
D’un point de vue protocolaire, la visite d’Etat est le degré le plus élevé des visites à l’étranger devant le voyage officiel, le voyage de travail et le voyage privé. Elle illustre une «volonté commune» de «raffermir les liens multidimensionnels unissant les deux pays», avait souligné le Cabinet royal dans un communiqué. Elle entend «marquer une nouvelle ambition, pour les trente ans à venir, de la relation franco-marocaine», selon l’Elysée.
Placée sous le signe de «l’avenir», cette visite d’Etat vient solder une brouille diplomatique qui a aura duré trois ans. Sur la question du Sahara marocain, «prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international» (Discours du 69ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, 20 août 2022), les lignes françaises ont bougé. L’appel du Souverain a bel et bien trouvé écho auprès de la plus haute autorité française et, deux ans plus tard, précisément le 30 juillet 2024, à l’occasion du 25ème anniversaire de l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI), la France a franchi le pas. Dans un courrier adressé au Souverain, le président français a affirmé que «le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivaient dans le cadre de la souveraineté marocaine», considérant que l’initiative marocaine d’autonomie était «la seule base» pour résoudre le conflit régional créé autour du Sahara marocain.
Une évolution très significative qui a été expressément saluée par le Souverain lors de son discours inaugural de la nouvelle année législative, prononcé le 11 octobre 2024. «Voilà donc la République française qui soutient la souveraineté du Maroc sur l’ensemble du territoire du Sahara et qui appuie l’Initiative d’autonomie dans le cadre de l’intégrité territoriale marocaine, comme seule base pour le règlement de ce conflit régional artificiel. A cette occasion, j’exprime, en mon nom personnel et au nom du peuple marocain, mes plus vifs remerciements et ma profonde gratitude à la France et à son Excellence le président Emmanuel Macron pour ce soutien franc à la marocanité du Sahara».
Venant de la France, membre permanent du Conseil de sécurité, du G7, et l’un des douze membres fondateurs de l’OTAN, cette reconnaissance est un game-changer. Outre son influence sur la scène internationale, « la France (avec l’Espagne) possède une connaissance pointue de la nature et des soubassements de ce conflit régional ».
En prenant ainsi clairement position en faveur de la marocanité du Sahara, « un enjeu de sécurité nationale pour le Royaume », la France a agi au mieux des intérêts de la France et du Maroc, deux pays liés par une forte communauté d’histoire et d’avenir.