Une lettre rare écrite et signée par les peintres néerlandais Vincent Van Gogh et français Paul Gauguin a été adjugée, mardi, lors d’une vente aux enchères organisée à Paris pour 210.600 euros, rapportent les médias de l’hexagone.
Adressée à un autre peintre, Émile Bernard, la lettre qui serait l’unique texte connu signé des deux peintres, a été écrite en novembre 1888, peu de temps après que le Néerlandais Van Gogh eut peint plusieurs de ses tableaux les plus connus comme La Chambre de Van Gogh à Arles ou encore La Chaise, selon les médias.
Les deux artistes y évoquent des discussions en cours sur la création d’une « association de peintres », parlent d’une même vision du renouveau futur de l’art moderne et expriment leur conviction que l’art traverse une période charnière vers une « renaissance ».
La lettre, qui était estimait à entre 180.000 et 250.000 euros, a trouvé preneur au début de la session printanière des ventes des Collections Aristophil.
L’orthographe et la grammaire particulières de Van Gogh, ainsi que sa ponctuation, ont été respectées, souligne la maison de vente dans la présentation de cette lettre.
Malgré sa fragilité, elle est « exceptionnelle » de par la réunion extraordinaire des deux immenses peintres mais aussi par la lucidité et la certitude que leur peinture va révolutionner l’art des générations futures, précise-t-on.
« Nous ne sommes encore arrivé à aucun résultat et n’avons point encore mis le pied sur un continent nouveau. Or, moi qui crois certes à la possibilité d’une immense renaissance de l’art, qui crois que cet art nouveau aura les tropiques pour patrie, il me semble que nous-mêmes ne servons que d’intermédiaires », écrit Van Gogh (1853-1890).
« Ce ne sera qu’une génération suivante qui réussira à vivre en paix », prédit-il dans cette lettre de quatre pages à l’encre sur papier quadrillé.
« Je déclare ne pas comprendre pourquoi je ne fais pas d’études de figure alors que théoriquement il m’est parfois si difficile de concevoir la nouvelle peinture de l’avenir comme autre chose qu’une nouvelle série de puissants portraitistes simples et compréhensibles à tout le grand public », souligne Van Gogh, avant de céder la plume à son ami Paul Gauguin (1848-1903).
« Son idée (de Van Gogh) sur l’avenir d’une génération nouvelle aux tropiques comme peintre me paraît absolument juste », écrit de son côté le peintre français.