Netanyahou et la carte du Maroc sans son Sahara: La provocation de trop (Par Dr. Youssef CHIHEB)

Par Dr. Youssef CHIHEB*

 

Pendant que le monde entier dénonce le massacre et le génocide à Gaza, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, dans une interview à la LCI (chaîne de télévision française d’information en continu du groupe TF1), a parlé en long et en travers, de ce qu’il s’est passé. Jusque-là, il n’y a rien de nouveau. Sauf qu’il a commis une erreur dont les conséquences seront très importantes. Il a brandi une carte du monde arabe colorée en vert avec les frontières et il a délibérément coloré en blanc le tracé des frontières du Sahara comme la carte qui est accréditée par les ennemis du Maroc.

 

 

Venant d’un pays avec lequel le Maroc a signé des accords d’amitié, appelés les Accords d’Abraham, je ne sais pas s’il s’agit d’une position politique, qui serait une grave erreur stratégique, ou d’une posture médiatique. Toujours est-il que les autorités diplomatiques marocaines doivent prendre toutes leurs responsabilités et exiger des explications pour cette injure et cette infamie que le PM israélien a commises à l’égard du Maroc.

Une fois de plus, Netanyahou fragilise toute perspective de paix y compris avec le peu d’ »amis » qu’il a, qui se comptent d’ailleurs sur le bout des cinq doigts de la main, en le cas d’espèce le Maroc.

Le Maroc doit protester et, le cas échéant, fermer le bureau de l’Etat d’Israël au Maroc non seulement par réaction au génocide à Gaza mais parce que c’est une question d’intégrité territoriale du Maroc qui a été délibérément violée par le premier ministre israélien. Je pense que les conseillers de ce dernier ont vu cette carte et personne n’a réagi. Cela nous interpelle tous sur la véracité de cet accord et la reconnaissance par Israël de notre Sahara. Cela pose un problème politique très grave auquel le Maroc doit réagir, sinon, il va laisser beaucoup de place pour toutes les associations de la société civile marocaine qui sont contre la normalisation avec l’Etat d’Israël. Et là, c’est un coup de poignard dans le dos du Maroc.

*Université  Sorbonne Paris Nord- Spécialiste en Géostratégie et Développent international