Pourquoi il est temps de lancer « la machine à laver ministérielle » (Edito)

Aziz Akhannouch vient de franchir le cap de la mi-mandat. C’est un instant charnière à partir duquel un gouvernement et une majorité doivent se soumettre au « procès » de l’autoévaluation et de l’autocritique pour mieux se projeter dans l’avenir.

Or, les signaux envoyés indiquent que le nôtre n’est pas encore prêt à s’auto-infliger cet exercice d’humilité nécessaire, voire salutaire. Pour s’en apercevoir, il n’est qu’à constater que les appels lancés, ici et là, pour un remaniement ministériel sont restés sans écho.

Après deux ans et demi de pouvoir, Aziz Akhannouch doit adresser un message de renouveau et répondre à ce besoin de changement de plus en plus pressant. M. Akhannouch ne doit pas oublier qu’il a d’abord un contrat avec les électeurs et qu’il faut savoir se hisser au-dessus du « jeu des alliances », souvent éphémères et parfois contreproductives.

On ne peut opter pour le « statu quo » quand on a des voyants rouges au tableau social (taux de chômage qui plafonne à 1,6 million de personnes, soit 14% de la population active, cherté des prix aux étals, retour au niveau de pauvreté et de vulnérabilité de 2014, etc).

Il est vrai que le gouvernement fait des efforts pour remédier à la situation, mais il reste tant à faire. D’autant plus que le Maroc, faut-il l’oublier?, se prépare à organiser des événements d’envergure continentale (CAN-2025) et mondiale (Mondial-2030).

Akhannouch le sait évidemment mais ce qu’il lui manque peut-être, c’est cette audace politique nécessaire pour lancer la « machine à laver ministérielle ».