Maroc-Emirats arabes unis: les raisons cachées de la meute algérienne

Non savait que rien n’allait entre Alger et Abou Dhabi, mais la meute savamment orchestrée par le voisin de l’est est telle qu’elle a dépassé le stade médiatique pour prendre des proportions politiques ouvertement hostiles à l’Etat du Gofle.

Après les allégations délirantes colportées par les médias à coloration vert-kaki (Echoroukline, El Khabar et Algérie aujourd’hui, Radio Algérie, et j’en oublie), selon lesquelles « un budget de 15 millions d’euros a été débloqué par les Émirats arabes unis au profit du Maroc, pour financer des campagnes médiatiques destinées à créer un climat de tension entre l’Algérie et les pays du Sahel », c’est au tour de la chef du parti travailliste, Louisa Hanoune, de prendre le relais de cette campagne d’intox rageuse. Reçue lundi dernier par le président Tebboune, la militante trotskyste s’est fendue hier mercredi d’accusations graves. « Il y a un complot maroco-émirati ourdi contre l’Algérie, sans doute avec la complicité de Tel-Aviv. Le Maroc reçoit des armements lourds et de pointe des Emirats », a-t-elle cru savoir.

 

 

Visiblement galvanisée par Tebboune, la militante « rouge » a même insinué que les relations entre Alger et Abou Dhabi pouvaient atteindre le point de non-retour. « Je n’ai pas dit de rompre les relations avec les Emirats arabes unis mais que nous n’avons pas besoin des investissements émiratis en Algérie », a-t-elle proféré.

Alger: de quoi l’hystérie anti-Rabat-Abou-Dhabi est-elle le nom?

Le nouveau partenariat stratégique scellé le 4 décembre à Abou Dhabi, sous l’autorité du Roi Mohammed VI et son frère Mohammed ben Zayed, a dérouté Alger. Et pour cause, Abou Dhabi a paraphé un mémorandum d’accord avec le Maroc, en vertu duquel le pays du Golfe devrait contribuer financièrement, mais aussi techniquement, au projet de gazoduc Nigeria-Maroc pour livrer du gaz naturel à l’Europe, à partir du Nigeria, via 13 pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord.

Les Emirats arabes unis vont ainsi peser de tout leur poids pour faire aboutir ce projet dont les travaux vont démarrer en 2024.  L’aboutissement de ce projet va complètement changer la donne géostratégique de la région, y compris au Sahel, dont plusieurs pays ont des frontières communes avec l’Algérie mais dont les relations avec cette dernière sont exécrables, en raison du rôle  avéré d’Alger dans la déstabilisation de cette région considérée comme le « ventre mou » de l’Afrique.

Pour rappel, Alger avait tenté de ressortir des cartons le projet mort-né du  gazoduc trans-saharien (dit aussi NIGAL, pour NigeriaAlgérie) dans une tentative mesquine de contrer le projet de gazoduc Nigeria-Maroc, en vain. Maintenant, l’entrée en scène du poids lourd émirati est perçue à Alger comme « une agression ».

D’où cet accès de rage à Alger…

Courage, aboyez!