Affaire Moubdii: les détails exclusifs sur l’audition de l’accusé, mis sous mandat de dépôt à la prison « Oukacha », à Casablanca

Mohamed Moubdii, maire de Fkih Ben Salah, vient de passer sa première nuit à la prison Oukacha, après avoir été auditionné aux côtés de 13 autres co-accusés, hier mercredi, par le Substitut du Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca.

La mise sous mandat de dépôt de M. Moubdii et sept autres co-accusés (des entrepreneurs) a été décidée par le juge d’instruction chargé des crimes financiers, au terme d’une audition marathon qui aura duré « quatre heures », indique son avocat Maître YOUSSEF ELMENAOUAR (Barreau de Casablanca), qui a été  contacté ce matin par le collimateur.ma.   

« Au regard des arguments solides dont mon client dispose, il aurait pu être poursuivi en état de liberté », a plaidé Me ELMENAOUAR, révélant qu’une décision de faire appel de cette décision a été prise de commun accord entre les avocats de la Défense. « En comparaison avec d’autres affaires, où des personnes de statut similaire sont poursuivis en état de liberté, mon client aurait pu bénéficier du même traitement ou même voir son affaire classée. Les expertises judiciaires ont été dûment réalisées et sont susceptibles de réfuter toutes les accusations à l’encontre de mon client », a-t-il argué.

Les accusations dont fait l’objet l’inamovible président du Conseil de la commune de Fkih Ben Salah (depuis 1997) n’en demeure pas moins graves: « dilapidation de deniers publics, corruption et abus d’autorité ».

« L’état de mon client nécessite une hospitalisation d’urgence »

M. Moubdii devait comparaître le 19 avril dernier devant le Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca. Mais « son état de santé ne le lui permettait pas et il est toujours malade, selon un certificat médical et un dossier médical délivré par l’hôpital militaire de Rabat. Mon client est de bonne foi et son état de santé nécessite d’urgence une hospitalisation », a appelé Me ELMENAOUAR, précisant que la démission, mardi dernier, de son client de la présidence de la Commission Justice et législation à la Chambre des représentants, excipe de « sa bonne foi » et « sa volonté d’éviter toute influence sur le déroulement de sa poursuite en justice ».

Le dernier mot  reviendra évidemment à la Justice, seule habilitée à décider dans cette affaire qui agite l’opinion publique depuis 2018.