Les restrictions aux frontières de la France avec les pays de l’espace européen (Union européenne, espace Schengen, Royaume-Uni) seront « prolongées jusqu’au 15 juin au moins » et les frontières avec les pays non-européens « resteront fermées jusqu’à nouvel ordre », a annoncé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
Avec les pays européens, la libre circulation des travailleurs frontaliers sera préservée, a-t-il ajouté.
En outre, les mesures de quatorzaine « pour toute personne française ou étrangère entrant en France », permises par le projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire, « à ce stade, compte tenu de l’évolution de l’épidémie en Europe et au regard de l’alignement des mesures sanitaires entre pays européens », ne seront pas appliquées à l’intérieur de l’espace européen, « sauf Outre-mer et, si nous le décidons, en Corse », a-t-il ajouté.
Enfin, pour franchir la frontières avec un pays européen, « certaines dérogations supplémentaires seront rendues possibles » comme celles concernant « la garde, la visite ou la poursuite de la scolarité d’un enfant » ou encore « un motif économique impérieux, en particulier les travailleurs saisonniers agricoles », a-t-il dit.
Quelques pays d’Europe où l’épidémie semble maîtrisée ont déjà entamé leur déconfinement et passent même à une phase deux, notamment l’Allemagne, qui a décidé de lever en mai la quasi-totalité des restrictions, avec la réouverture de tous les magasins, écoles, restaurants et hôtels. Mais le pays, moins touché notamment que ses voisins français et italien, a décidé de maintenir ses frontières fermées.
La décision française de ne pas imposer de quatorzaine à toute personne venant de pays européens quelle que soit sa nationalité, annoncée par l’Elysée dimanche soir, a suscité des critiques de la droite et de l’extrême droite.
Des dirigeants du Rassemblement national, de Debout la France et certains députés LR avaient critiqué comme une « aberration », voire une mise « en danger », la décision de ne pas imposer de quarantaine aux personnes entrant en France depuis un pays de l’UE ou de la zone Schengen.
« Ils préfèrent mettre en danger les Français plutôt que de remettre en cause leur dogme religieux de la libre circulation. C’est désespérant! », a notamment tweeté la présidente du RN Marine Le Pen.
AFP