« J’ai des viols à répétition pour des enfants mais les juges ne répondent pas ». Le « J’accuse » d’un avocat français (vidéo)

« C’est inacceptable ce qu’il se passe dans notre pays, cette justice est d’une violence sans nom », s’insurge cet avocat marseillais, via une vidéo filmée devant un tribunal de Toulon, où il dénonce dans les plus brefs termes la passivité déconcertante des magistrats de son pays face aux viols à répétition commis sur des enfants.

« A Toulon, j’ai des viols à répétition pour les enfants placés, les attouchements sexuels quasiment mensuels, et les juges ne répondent pas. J’ai une petite fille qui a été voilée en 2021, pas une seule audience pour en parler avec le juge. Elle a été violée à nouveau en août 2022, pas une seule réponse. En septembre, une petite fille a été agressée sexuellement assez violemment. Je saisis le juge, j’écris, rien. Il y a des jours, elle a eu un sexe sur le visage et on lui a mis la main dans la culotte et il ne se passe rien, le juge de Toulon ne répond pas, les services sociaux ne répondent pas, il ne se passe rien, rien », s’indigne Me Michel Amas. « Il faut que vous vous leviez, il faut que vous dénonciez. Nous, on n’y arrive pas, ça n’intéresse personne », dit-il, impuissant.

 

 

 

 

Venant d’un avocat français, ce témoignage livré à visage découvert et donc totalement assumé vaut son pesant de… vérité. Vu de ce côté-ci, il met une certaine justice française face à ses contradictions, du moins quand on constate la célérité avec laquelle l' »affaire Achraf Hakimi » a été emballée, après une plainte pour viol présumé déposée par une jeune femme auprès d’un commissariat du Val-de-Marne. 4 jours après, l’international marocain a été entendu par les enquêteurs de la Sûreté territoriale des Hauts-de-Seine (banlieue ouest du Grand Paris), puis mis en examen par un juge d’instruction et placé sous contrôle judiciaire.

On apprendra aussi que la victime présumée « n’a pas souhaité porter plainte, mais que le parquet s’est autosaisi de l’affaire ».

On parle ici d’une d’une plaignante majeure (24 ans), pas des petites filles citées ci-haut par l’avocat du barreau de Marseille. Ces dernières peuvent souffrir tranquillement, les juges préfèrent regarder ailleurs.

Avec le témoignage de Me Amas, on est au moins « rassuré » sur une chose: une justice française à géométrie variable.