Paris sème la pagaille au Maghreb (décryptage)

On en sait un peu plus sur les motivations du coup de balai donné hier mardi par le satrape de Tunis, Kaïes Saied,  à son ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi. Ce dernier, qui a été lui-même surpris par cette décision, a vraisemblablement été viré sur instructions de la junte algérienne, suite à l’échec d’extradition de la militante franco-algérienne des droits de l’Homme Amira Bouraoui de Tunis vers Alger.

« Mes fonctions de ministre des Affaires étrangères ont pris fin après 3 ans dans une circonstance délicate, ma seule boussole était l’intérêt suprême de la Tunisie », avait réagi sur Twitter M. Jerandi, limogé malgré ses loyaux (et obséquieux!) services à la junte algérienne, notamment sur la question du Sahara marocain.

 

 

Pour rappel, Amira Bouraoui avait été exfiltrée dans la soirée du lundi 6 février par les autorités françaises pour regagner Paris le soir même, après une interpellation à l’aéroport de Tunis d’où  elle devait être extradée vers Alger.

Ce mercredi, la présidence algérienne a indiqué, dans un bref communiqué, avoir « rappelé en consultations son ambassadeur en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat », en guise de protestation contre l’intervention des autorités françaises pour empêcher l’extradition d’Amira Bouraoui, médecin de formation et journaliste également.

Ces événement renseignent sur le rôle interlope de Paris au Maghreb et son interprétation sélective des droits de l’Homme. En effet, Paris veut bien ouvrir un oeil sur les algériens nationalisés Français et fermer l’autre sur l’insoutenable calvaire que subit  la majorité écrasante du peuple algérien qui se bat depuis février 2019 pour l’instauration d’un Etat réellement civil et démocratique. Idem pour la Tunisie, qui continue d’être livrée en proie à l’autocrate de Carthage, Kaïs Saïed.