Tripoli rejette la « trêve » annoncée par le maréchal Haftar

Le Gouvernement libyen d’union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, a refusé jeudi la trêve décidée unilatéralement la veille par le maréchal Khalifa Haftar.

Dans un communiqué, le GNA a affirmé qu’il ne faisait « pas confiance » au maréchal Haftar et qu’il poursuivrait sa « légitime défense », en s’attaquant « à toute menace où qu’elle soit et en mettant fin aux groupes hors-la-loi ».

Le gouvernement d’union nationale a rappelé la violation des trêves par le passé par le maréchal Haftar qui mène depuis un an une offensive pour s’emparer de la capitale libyenne.

« Ces violations font que nous ne faisons guère confiance aux annonces de trêve » de Haftar, a ajouté le gouvernement de Fayez al-Sarraj.

Selon la même source, tout cessez-le-feu a besoin de « garanties et de mécanismes internationaux » pour surveiller son application et documenter les éventuelles violations.

La semaine dernière, l’ONU a appelé à une cessation des hostilités en Libye où l’insécurité persistante et les combats autour de Tripoli continuent d’aggraver les souffrances des populations civiles.

« Et au milieu du conflit, le nombre de cas confirmés de COVID-19 en Libye est passé à 60, dont un décès », s’est inquiété le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric.

Selon une évaluation récente, la moitié des villes libyennes évaluées ont signalé des pénuries alimentaires et 86% ont signalé une hausse des prix des denrées alimentaires, a-t-il ajouté, précisant qu’en moyenne, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 27%, tandis que ceux des articles d’hygiène ont marqué une hausse de 12%.

« En réponse, l’ONU et ses partenaires humanitaires soutiennent les autorités et travaillent en première ligne pour fournir une aide aux personnes déplacées, aux rapatriés, aux réfugiés et aux demandeurs d’asile », a dit le porte-parole.

De son côté, la Mission des Nations-Unies en Libye (MANUL) s’est déclarée, récemment, alarmée par l’escalade continue de la violence et des combats dans le pays, au risque d’engendrer de nouvelles vagues de déplacements de population.