Vous cherchez une photo pour illustrer la nouvelle du décès de l’artiste-peintre Houssein Miloudi, vous êtes assaillis d’une rafale de photos du chanteur-youTubeur Adil El Miloudi. Je n’ai rien contre ce chanteur, même s’il fait parler de lui plus à travers ses propos « trash » qu’à travers son activité « artistique ». Ce n’est d’ailleurs pas la faute de Adil El Miloudi si Houssein Miloudi n’est pas « référencé », malgré les nombreux titres de gloire que ce dernier a empochés?
Houssein Miloudi, qui vient de nous quitter, n’est pas un cas isolé. Il faut vraiment se saigner pour trouver une photo d’artiste, décédé ou encore en vie, sur la Toile. Mais là encore, est-ce la faute de Google? Et la responsabilité de notre société dans cette mort à petit feu de celles et ceux qui ont fait le choix difficile de fabriquer du beau, le pari d’émerveiller, éveiller les sens et des consciences endormies? Est-ce un hasard si le superficiel est devenu indispensable, si la futilité est panthéonisée, au détriment des agitateurs d’idées, des marchands de beau… ?
Le processus de peopolisation (le mot n’est pas fort!) de la culture avance à pas de géant, au nez des autorités de tutelle qui ne semblent pas prendre au sérieux le danger que cela représente, pas plus d’ailleurs qu’une certaine société qui s’accommoderait gravement du règne de la médiocrité.