À peine le Wydad de Casablanca, la Renaissance sportive de Berkane, ont-ils rallumé la torche de l’espoir, après leur sacre continental respectif (Coupe de la CAF, Ligue des champions), qu’une douche glaciale venait s’abattre sur le dos: la défaite sévère des « Lions de l’Atlas » face à leurs homologues américains (3-0).
Mercredi à jeudi, une nuit blanche pour rien. Pas même un « but » pour sauver la face, -le terme « honneur » est trop fort!, du football national. Et le « mérite » en revient notamment à « Vahid », « artisan » indéniable de ce nouvel échec retentissant.
Ma foi, je ne sais pas ce qu’il attend pour raccrocher les crampons. Je ne sais pas non plus combien il faut encore d’occasions manquées pour comprendre qu’il doit partir!
Peut-on s’en prendre pour autant au seul et unique « Vahid », sans risquer de passer à côté de l’essentiel?
Le problème est beaucoup plus complexe qu’il ne paraît l’être. « C’est dans la tête… », entend-on souvent pour expliquer une défaite. Le talent ne suffit pas à lui seul pour réussir, il faut mettre de la hargne à vaincre… vaincre d’abord sa peur… La peur de gagner!
On recule quand on devrait avancer, on hésite quand on devrait prendre l’initiative, on se contente du contrôle et de la passe du ballon quand on devrait foncer vers les filets!
Ce n’est pas tant la vocation que la rage de vaincre qui manque, la volonté d’assumer et de gérer la réussite. Le « foot » n’est pas un cas isolé, on est devant un phénomène de société.
On trouve plus d’ »excuses » à l’échec qu’au succès, plus de compréhension envers les perdants que d’encouragements pour les gagnants… C’est cette mentalité qui semble présider, hélas, au fonctionnement de notre société.
Le parlementaire dort et estime qu’il a le droit de le faire; l’automobiliste grille le feu rouge et se croit « autorisé » à le faire; le « zaïm » gère un parti comme une épicerie et et se croit mandaté à « agir » ainsi; l’élève sèche les cours et sait qu’il ne doit s’attendre à aucune punition; l’agent communal se pointe tard au bureau et gare au premier citoyen qui proteste…
Bien sûr, on ne généralise pas ici, il y a des bons et des mauvais partout. Simplement, la balance penche plus vers les cancres plus que réellement vers les meilleurs. Et c’est là tout le problème de notre société.