Le jour où Autoroute du Maroc (ADM) a mis en service, à coups de tapage médiatique, le fameux Pass Jawaz, tous les superlatifs étaient utilisés pour annoncer la bonne nouvelle.
Un simple regard sur le site de ADM est instructif en la matière. On y répète que ce Jawaz permet de passer dans les gares de péage sans s’arrêter en toute sécurité et confort. Et que les clients qui détiennent ce sésame ont le privilège d’emprunter les voies réservées.
Mine de rien, ce vernis marketing reflète exactement le calvaire des usagers qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas envie de casquer pour ce Pass.
En effet, dans les gares de péage, c’est l’inconfort imposé. Au moment où on trouve plus de voies réservées aux heureux « Jawazisés », les autres n’ont qu’à prendre leur mal en patience dans de longues files d’attente.
Or, non seulement on les fait souffrir dans les gares, mais on leur offre l’occasion de bien réfléchir, puisqu’ils ont le temps, à ce qu’ils ratent comme privilège du fait qu’ils s’entêtent à ne pas se procurer la clé du confort et de la sécurité !
En un mot comme en mille, cela revient à imposer, de facto, le choix de Jawaz.
C’est juste que ceux qui décident semblent oublier que l’usager de l’autoroute est non seulement un consommateur de ce service qui a le droit de choisir sans imposition directe ou indirecte, mais aussi un contribuable qui participe au financement des autoroutes.
À moins que l’entreprise, qui s’occupe de Nos Autoroutes, ne serait tentée par l’option de « déshumaniser » les gares de péage !
Ceci étant, il doit bien y avoir, quelque part, quelqu’un pour mettre de l’ordre dans cette histoire !