La ministre brésilienne de l’agriculture et de l’élevage, Tereza Cristina, a tenu une rencontre avec les représentants de plusieurs pays arabes, dont le Maroc, axée sur les moyens d’assurer l’approvisionnement de son pays en engrais qui a suscité une alerte dans le pays à grande vocation agricole suite au conflit russo-ukrainien.
Le Maroc, 3è fournisseur d’engrais au Brésil après la Russie et la Biélorussie, représente, avec d’autres pays comme le Qatar, l’Égypte et Oman, 26 % des engrais importés par le Brésil, qui veut compenser la baisse des achats en provenance des deux pays impliqués dans le conflit en Europe de l’Est.
La ministre, qui a rencontré une dizaine d’ambassadeurs de pays arabes, a assuré qu’elle discutera avec les opérateurs agricoles brésiliens pour augmenter la part des pays arabes dans les importations d’engrais.
L’ambassadeur du Royaume au Brésil, M. Nabil Adghoghi a mis en exergue à cette occasion la complémentarité Maroc-Brésil en matière de sécurité alimentaire et de connectivité logistique.
Il a ainsi exprimé la satisfaction du Royaume à l’égard du niveau des échanges commerciaux avec le Brésil concernant les intrants agricoles et affiché l’ambition du Royaume de raffermir ces échanges dans le même esprit du partenariat stratégique qui lie les deux pays.
Le diplomate marocain a salué, à ce propos, l’apport du Groupe OCP au Brésil, dont les activités s’étendent sur une vingtaine d’États régionaux brésiliens, et a mis en avant le potentiel du Maroc à jouer un rôle majeur dans la connectivité logistique entre le Brésil et les pays arabes, à travers le port Tanger Med en tant que plateforme des exportations à destination de la Méditerranée et du Moyen-Orient.
La chaîne de télévision CNN Brésil, qui cite des responsables au ministère de l’agriculture, a rapporté que le gouvernement brésilien prévoit d’augmenter les importations d’engrais en provenance des pays arabes à 30 % ou 35 %, notamment en matière d’azote et de phosphore.
Le Brésil occupe la 4ème position dans le monde avec environ 8% de la consommation mondiale d’engrais, le potassium étant le principal intrant utilisé par les producteurs (38%), suivi du phosphore (33%) et de l’azote (29%). Les engrais sont notamment utilisés pour le soja, le maïs et la canne à sucre.
Bien qu’étant un pays à grande vocation agricole, le pays dépend des importations à hauteur de 85% de ses besoins, selon l’Association nationale pour la distribution des engrais (Anda), qui pointe une vulnérabilité aux fluctuations du marché international.
Le gouvernement brésilien, a lancé, vendredi, le Plan National des Engrais (PNE) qui vise à augmenter la production locale de fertilisants et réduire la dépendance au marché extérieur à 45% d’ici 2050.
Tereza Cristina entame ce weekend une visite au Canada, quatrième fournisseur d’engrais du Brésil.