Elle photographie les femmes, toutes les femmes, nues, pour montrer la beauté de chacune peu importe son capital culturel, sa présentation, sa perception du monde ou ce qu’elle exerce comme métier. Bettina Rheims, cette photographe qui est mondialement reconnue même si elle estime que son travail est méconnu de la majorité des Français. Amie de Jacques Chirac et des artistes des années 70 et 80. Elle sortait dans la rue pour demander aux femmes passagères de les photographier nues. Celles-ci acceptaient sans hésitation, sans se poser de questions comme si Bettina Reims les ensorcelaient toutes. Ladite photographe affirme actuellement qu’une femme sur 10 acceptera aujourd’hui d’être photographiée dans son petit appartement à Paris.
Etre photographe englobe beaucoup de chose, car fabriquer des images qui sont détachées du réel est une ingéniosité artistique comme celle de la peinture où le peintre s’intéresse à la nudité parce que cela enjolive sa besogne et éclaire son tableau ne contenant aucune intention érotique mais de préférence de l’art pur et surtout pas soumis à la censure.
La talentueuse photographe vivait en cachette et célébrait les femmes avec les clichés qui rôdaient autour d’elles au quotidien, elle était obèse et se trouvait moche, elle photographiait les femmes pour faire plaisir à son père qui aimait beaucoup la gent féminine.
On l’imaginait froide, une femme qui réfléchit beaucoup. Elle traverse une phase « où rien ne vient, où rien ne viendra plus ». Elle dit ne plus comprendre son temps. Elle croise les choses et a l’impression d’être déconnectée puisque plus rien ne lui plaît dans une époque où les images que l’on fabriquait avec soin il y a quelques siècles se créent de rien, ou plutôt c’est la médiocrité qui leur donne lieu et vie.
Bettina Rheims n’écoute plus de musique depuis plus de 20 ans parce que cela la rend triste et lui rappelle des moments de chagrin et d’ennui qui lui déchirent le cœur.