Dans une précédente chronique, je faisais l’éloge du civisme dans nos centres de vaccination, constat qui reste toujours valable, sauf qu’il faut croire que le civisme n’est de mise chez nous que lorsqu’il est orchestré en haut lieu.
Le civisme est une vertu dont nous devrions tous nous abreuver, en être les apôtres et transmettre instinctivement à nos générations futures. Mais ce n’est pas si évident pour la plupart.
Le premier exemple qui me vient à l’esprit n’est autre que les passages piétons !!! Et oui, l’on peut rester des heures à attendre qu’un esprit bien veillant daigne nous laisser passer ; et encore, il faut redoubler de vigilance avant de traverser parce qu’un automobiliste bien-veillant peut en cacher un autre « mal-veillant ». J’en conviens que la disposition des passages piétons n’est pas à applaudir, et je n’ose même pas croire que celui qui en décide de l’emplacement est un lauréat des ponts et chaussées.
Sous d’autres cieux, un conducteur qui refuse la priorité au piéton engagé ou qui manifeste l’intention de s’engager encourt une contravention, impliquant une amende de 135 euros, la perte de 6 points et une peine complémentaire pouvant aller jusqu’à trois ans de suspension de permis. On est très loin de tout ça. On ne demande qu’un simple ralentissement à la vue d’un piéton et pour les plus sympas un geste indiquant que nous sommes autorisés à passer et avec en prime pour les extraordinairement sympas, un petit sourire… n’exagérons tout de même pas!
Plus sérieusement, qu’est-ce qui pourrait nous coûter si on prenait le temps de s’arrêter au passage « clouté »?
Le piéton fait également preuve d’incivisme lorsqu’il se hasarde à traverser quand et où bon lui semble. Les passages piétons, comme leur nom l’indique, sont dédiés à l’usage piétonnier, de grâce empruntez-les!
Autre phénomène, notre gente masculine au volant se comporte en phallocrate absolu dès lors que la voiture d’à côté est conduite par une femme et si de surcroît le coût de la voiture en question vaut dix fois son salaire. Il devient aussitôt un as du volant, voire un bourreau de la route, omettant tous les codes Rousseau.
Aux heures de pointe, automobilistes autant que piétons deviennent des E.T faisant abstraction de toute preuve de civisme. A noter que désormais les heures de pointe sont fixées entre 7h30 du matin et 20h. Heureusement que le couvre-feu a été instauré.
Vivement un code de la rue qui permettrait aux piétons et cyclistes de circuler en toute sécurité sans oublier des zones de circulation réservées aux personnes à mobilité réduite qu’elles pourraient emprunter en toute quiétude.