L’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) a dénoncé une « réglementation des changes « répressive » qui empêchent le développement des exportations dans le pays.
Cette réglementation risque de remettre en cause l’objectif de l’Algérie d’exporter pour 5 milliards de dollars de produits hors hydrocarbures en 2021, met en garde le président de l’Association de l’Anexal, Ali Bey Nasri dans des déclarations à la presse.
Il a indiqué que les contraintes rencontrées par les exportateurs algériens sont nombreuses, dont la méfiance vis-à-vis des exportateurs, ainsi que la réglementation des changes qui reste figée et ne concourt pas à l’encouragement de l’exportation.
Les propositions que nous avons élaborées, dans le sens de l’allègement de cette réglementation, risquent de ne pas être retenues par la Banque d’Algérie (BA), laquelle a émis des propositions qui n’ont absolument aucun sens, a-t-il déploré.
Cela signifie que l’objectif de 5 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures en 2021, risque fortement d’être contrecarré par la rigidité de la Banque d’Algérie, a-t-il poursuivi.
Il a noté qu’ »en matière d’exportations, on n’a pas compris qu’il faut donner des avantages aux entreprises algériennes afin de les encourager à aller vers les marchés extérieurs ».
Selon les indicateurs prévisionnels préliminaires de 2020, la valeur des exportations algériennes ont baissé à 23,8 milliards de dollars contre 35,8 milliards de dollars en 2019, du fait de la chute des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, en raison de la récession de la demande induite par les mesures de bouclage économique.
D’après Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités et expert international, en 2020, 98% des exportations proviennent toujours des hydrocarbures en incluant les dérivées.
Pour 2021, elle sera l’année de tous les dangers, de vives tensions sociales qui risquent d’avoir un impact sécuritaire, avec l’accélération du processus inflationniste qui induira la détérioration du pouvoir d’achat de la majorité de la population algérienne, a-t-il estimé.
Dans ce sens, il fait état d’une économie en léthargie, une incohérence de la politique socio-économique et des discours de certains responsables déconnectés de la réalité qui croient vendre des utopies.
Cette situation, a-t-il indiqué, ne peut que conduire le pays au FMI courant 2022, expliquant que toute détérioration économique aura un impact négatif sur le sécuritaire et les réformes politiques annoncées.