Tout indique que la MAE Arancha Gonzalez Laya et l’allié extrême-gauchiste au gouvernement, Podemos, se sont passé le mot pour mener campagne auprès de l’Administration Biden contre la reconnaissance US de la marocanité du Sahara. Premier indice, et il n’est pas des moindres: dans la lettre fraîchement adressée à la nouvelle administration US par des dirigeants Podemos, dont le vice-président de la Commission des Affaires étrangères au Congrès (Chambre basse espagnole), Antón-Gómez Reino, l’on retrouve curieusement 2 « arguments » (bien deux) servis, rappelez-vous bien, le 15 décembre 2020, par la MAE espagnole, Arancha Gonzalez Laya, quand elle s’est fendue sur la place publique d’une déclaration ouvertement critique de la Proclamation US de la pleine souveraineté du Maroc sur ses Provinces sahariennes: l’insistance sur « la dimension multilatérale » dans la recherche de toute solution au conflit du Sahara et « le retour des parties au conflit à la table des négociations, sous l’égide des Nations unies ».
Les signataires de ladite lettre appellent à « l’engagement connu et ferme » de Joe Biden envers le multilatéralisme dans « l’espoir qu’il révoquera cette déclaration illégale réaffirmant la position traditionnelle » des États-Unis concernant « le statut juridique du Sahara occidental et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la liberté », indique la lettre consultée par lecollimateur.ma
Un appel qui rappelle curieusement celui lancé, le 15 décembre dernier, par la MAE Arancha Gonzalez Laya, quand elle a allégué que « la solution au problème du Sahara ne dépendait pas de la volonté ou de l’action unilatérale d’un pays, quelle que soit sa grandeur ».
D’un autre côté, les députés Podemos indiquent que « la mesure prise par Trump est en contradiction avec la Charte des Nations Unies », voire « la Constitution des États-Unis, en particulier le droit à l’autodétermination qui, affirment-ils, était déjà défendu par le président Woodrow Wilson en 1918 » et « est depuis devenu un principe juridique universel grâce auquel de nombreux pays à travers le monde jouissent désormais de leur liberté ».
Une allégation qui, là aussi, fait écho à la déclaration de la MAE espagnole, quand elle a affirmé que « le centre de gravité se situe à l’ONU qui devrait nommer incessamment un nouvel Envoyé spécial pour le Sahara occidental », en replacement de Horst Köhler, qui a démissionné le 22 mai 2019 pour « raisons de santé ».
Récapitulons: critique de « l’unilatéralisme US » et insistance sur le rôle de l’ONU en tant que « centre de gravité » pour tout règlement de la question du Sahara.
Une convergence de perceptions, qui est tout sauf le fruit du hasard. Elle met en évidence cette légendaire hostilité espagnole, toutes tendances politiques confondues, à l’intégrité territoriale du Maroc.
À la différence près, -et quelle différence!-, que cette hostilité est affichée ouvertement, depuis l’annonce de la décision US de reconnaître la marocanité du Sahara.
Est-ce un hasard si, cinq jours après cette annonce, précisément le 15 décembre 2020, la MAE Arancha Gonzalez Laya a avoué sans sourciller que l’Espagne « avait aussi des intérêts au Sahara occidental » et que « nous sommes en train de mener des démarches auprès de l’équipe Biden pour la sensibiliser à la nécessité de reprise des négociations entre les partis », autrement dit la révocation de la décision actée par Donald Trump ?!
Vous avez bien lu: « l’Espagne avait aussi des intérêts au Sahara occidental ». Quant au principe du « droit à l’autodétermination », « la charte de l’ONU » et toute la phraséologie autour du « droit international », ce n’est qu’un écran de fumée pour cacher les véritables visées de ce voisin du nord résolument hostile à l’intégrité territoriale du Maroc.