La Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de lever les sanctions qu’elle avait imposées au Mali suite à la mutinerie des militaires, et ce dans l’objectif de soutenir la transition mise en place pour ramener les civils au pouvoir, apprend-on mardi auprès de l’organisation sous-régionale.
Dans une déclaration publiée au lendemain de la formation d’un gouvernement à Bamako, les dirigeants de la CEDEAO disent « prendre en compte » des « avancées notables vers la normalisation constitutionnelle » dans ce pays ouest-africain, fragilisé depuis des années par les violences jihadistes et intercommunautaires.
« Pour soutenir ce processus, les chefs d’Etat et de gouvernement décident de la levée des sanctions sur le Mali. Ils appellent tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir le Mali », souligne la déclaration des dirigeants de la CEDEAO signée par le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, dont le pays exerce la présidence tournante de l’organisation.
Le 18 août dernier, le président Ibrahim Boubacar Keïta, 75 ans, avait annoncé sa démission ainsi que la dissolution du parlement et du gouvernement, quelques heures après avoir été arrêté avec plusieurs autres responsables par les militaires.
Dans la foulée, la CEDEAO avait sanctionné le Mali en imposant la fermeture des frontières de ses Etats membres avec ce pays et l’arrêt des flux financiers et commerciaux.
Dans leur déclaration, les dirigeants de la CEDEAO demandent aux nouvelles autorités de la transition de « mettre en oeuvre rapidement » les autres décisions prises par la Communauté, notamment la « dissolution » du Conseil national pour le Salut du peuple (CNSP), l’instance mise en place par les militaires.
La CEDEAO note, par ailleurs, plusieurs avancées réalisées ces dernières semaines, dont la nomination d’un président de transition, Bah Ndaw, un colonel à la retraite, et celle d’un ancien ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane, comme Premier ministre.