Les jours de Cheikh Si Omar Benhaddi sont en danger. L’alerte est partie des réseaux sociaux, où un magnifique élan de solidarité s’organise autour de cet artiste, après son évacuation sur l’hôpital Mohammed VI, à Marrakech, pour se faire opérer du coeur.
« Pour un traitement équitable de tous les artistes marocains », assène-t-on sur les réseaux sociaux, à l’endroit du département de la Culture, pointé pour son indifférence à l’égard des Chioukhs de l’Aïta, dont Cheikh Si Omar Benhaddi qui est aujourd’hui abandonné à l’oubli et à la maladie, malgré sa contribution substantielle à la promotion de ce mode musical ancestral, né à la fin du XIXè siècle dans la région des Abda.
Originaire de Jamâat Shaim, Cheikh Si Omar Benhaddi, l’un des virtuoses de l’instrument « Loutar », est considéré à juste titre comme l’une des figures marquante de cet art né à la fin du XIXè siècle, lors de la tristement célèbre époque de la « Siba » (anarchie), pour affronter l’autoritarisme de l’un des notables les plus sanguinaires, en l’occurrence « Caid Si Issa » dont la demeure située dans la région des Abda risque elle aussi de crouler à tout moment.
Il est étonnant de constater que d’illustres chercheurs étrangers se donnent la peine de venir faire des études sur cette part vivante du patrimoine musical marocain, alors que le département de tutelle y tourne le dos en préférant regarder ailleurs.