L’artiste et ancienne ministre de la Culture, Touria Jebrane Kraytif, a été inhumée, mardi, au cimetière Chouhada de Casablanca, après la prière d’Al-Asr, en présence d’un nombre limité de personnes en raison du contexte exceptionnel de l’état d’urgence sanitaire.
La défunte, décédée lundi dans la métropole des suites d’une longue maladie, a été accompagnée à sa dernière demeure par ses proches et des personnalités des mondes de l’art, de la culture et des médias au Maroc.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion à la famille de la défunte, dans lequel le Souverain souligne que cette disparition n’est pas seulement une perte pour sa petite famille mais aussi pour la famille artistique marocaine en général.
Figure de proue de la scène dramatique nationale, Touria Jebrane a connu une carrière aussi prolifique que remarquable durant les années 70, 80 et 90 du siècle dernier, participant activement à la formation de plusieurs troupes théâtrales, dont « Masrah Achaab », « Masrah Al Fourja » et « Masrah Al Fannanin Al Mouttahidine ».
Sous la direction de feu Tayeb Saddiqi, autre monstre sacré des planches, elle allait vivre une étape charnière de son riche parcours au sein de « Masrah Annas », qui a présenté des pièces ayant marqué d’une pierre blanche l’histoire du théâtre national, comme « Sidi Abderrahmane El Majdoube » et « Abou Hayyan Attawhidi ».
Aux côtés du dramaturge Abdelouahed Ouzari, la défunte va connaître l’apogée en co-fondant une nouvelle troupe appelée « Masrah Al-Yaoum », qui va signer une expérience distinguée grâce à des pièces restées gravées dans la mémoire du public marocain et au-delà.
Touria Jebrane, qui était nommée entre 2007 et 2009 ministre de la Culture, avait poursuivi ses études primaires et secondaires à Casablanca. Elle était diplômée du Conservatoire national du ministère d’Etat chargé des affaires culturelles et de l’enseignement originel.