Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a relevé de nombreuses et extrêmes violations commises à l’encontre des réfugiés et des migrants en Algérie, présentée comme l’un des endroits à haut risque pour ces réfugiés, demandeurs d’asile et migrants en Afrique.
Dans un nouveau rapport intitulé «Personne ne se soucie de ta vie ou de ta mort en route» et consacré « aux indicibles brutalités et barbaries vues ou endurées par la plupart des voyageurs durant leur périple aux mains des passeurs, des trafiquants, des milices et parfois même de fonctionnaires » en Afrique, le HCR a cité l’Algérie une vingtaine de fois en rapport avec des situations liées à des sévices physiques, à des risques d’enlèvement et à des violences entraînant dans certains cas des décès parmi les migrants et les réfugiés.
« En Algérie, lors du profilage par le HCR de plus de 1800 réfugiés et demandeurs d’asile en 2018, 31% ont signalé des incidents de protection perpétrés principalement par des groupes armés et des passeurs (extorsion, violence physique et la violence sexuelle basée sur le genre, y compris exploitation et viol) », écrit l’agence onusienne.
À Tamanrasset, les personnes interrogées ont signalé 63 décès, dont 68% auraient été causés par des facteurs tels que la déshydratation, le manque d’accès aux soins médicaux et la famine, et environ 32% attribués à des facteurs tels que la violence physique, la famine et le fait d’être abattu ou poignardé, précise le rapport.
« La responsabilité n’a été établie que dans 22% des cas », fait observer la même source.
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés pointe, en outre, la manque de données sur la situation des réfugiés et des migrants dans le sud de l’Algérie.
Dans ses recommandations aux agences humanitaires, le HCR appelle, entre autres, à « poursuivre les efforts pour renforcer la collecte de données sur les mouvements vers et à travers l’Afrique du Nord, y compris les incidents de protection qui se produisent le long de l’itinéraire, en particulier dans les endroits sur lesquels les informations sont actuellement plus limitées, comme dans le nord du Mali et le sud de l’Algérie ».