Il fallait y entrer ou en sortir avant minuit. Il s’agit de 8 villes bouclées pour cause de Covid. Le communiqué, même s’il exprime une sérieuse préoccupation de santé publique, est glaçant. Il n’a prévu aucune marge. Il n’a rien vu venir. Il n’a pas examiné tous les aspects d’une décision précipitée et hâtée.
Autant les communiqués antérieurs anti-Covid étaient marqués par la rigueur et la maîtrise… autant le communiqué d’hier était bâclé et surréaliste.
On t’avertit 6 heures avant.
Tu es à Agadir, Oujda, Alhoceima, Bouznika ou Ifrane… Tu ne penses qu’à échapper et fuir. Le réflexe est primaire. Donc compréhensible. Tu roules comme un fou! Personne ne veut être rattrapé par minuit. Rentrer ou sortir des 8 villes. Un objectif démentiel, inédit… car des centaines de milliers de personnes sont comme toi. Il ont le même but. Un cauchemar sur les autoroutes. Et forcément les mâchoires des embouteillages monstres sont au rendez-vous.
Certains ont perdu la vie dans la course vers minuit. Ils n’ont jamais roulé à plus de 100 km/h. Ils se sont retrouvés hallucinés, hagards et inconscients faisant des pointes de 130 ou du 140. Le rendez-vous avec la mort, les graves blessures ou le handicap était écrit.
Du virus, on peut guérir. Il y a de fortes chances d’y échapper. Le taux de létalité au Maroc est très faible. La prise en charge est là. Mais des personnes – pourtant avec leurs masques – n’ont pu échapper au rendez-vous avec la mort dans la nuit du dimanche 26 juillet 2020. Il fallait juste donner un délai. Mais personne ne l’a envisagé.
Effet collatéral… maintenant une question réelle de santé publique est en train de faire l’objet de vastes spéculations politiques même les plus farfelues dans un climat malsain… où tout est mélangé. Hélas!
Une forte pensée pour les morts de la nuit du 26 juillet 2020. Paix à leur Âme.