
Par: Marco BARATTO *

L’affaire Maire Tecnimont offre au Maroc une opportunité diplomatique rare: celle de se positionner comme médiateur crédible entre l’Europe et la Russie dans un contexte de fragmentation géopolitique. Pour Rabat, il ne s’agit pas seulement d’un conflit commercial, mais d’un test de son rôle croissant sur la scène internationale.
Une diplomatie d’équilibre
Le Maroc entretient des relations solides avec l’Italie, partenaire économique clé, tout en maintenant un dialogue stable avec la Russie. Cette position d’équilibre, fondée sur le pragmatisme et le respect mutuel, distingue Rabat de nombreux acteurs régionaux.
Dans le dossier Tecnimont, le Maroc pourrait offrir un canal de communication informel, à l’abri des pressions médiatiques et idéologiques. Une médiation discrète, axée sur la recherche d’un compromis temporaire ou d’un gel du contentieux.
Intérêts marocains
Pour Rabat, jouer ce rôle renforcerait son image de puissance diplomatique fiable en Méditerranée et en Afrique. Cela consoliderait aussi sa relation avec Rome, tout en envoyant à Moscou un signal clair: le Maroc est un interlocuteur sérieux, capable de comprendre les contraintes russes sans les juger.
Une médiation d’attente
Il ne s’agirait pas nécessairement de résoudre immédiatement le litige, mais de gagner du temps, en attendant une évolution du contexte politique et économique international. Pour l’Italie, cela offrirait un répit à une entreprise stratégique; pour la Russie, une reconnaissance implicite de sa position; pour le Maroc, un succès diplomatique à forte valeur symbolique.
Dans un monde de blocs rigides, Rabat mise sur la souplesse. Et dans le dossier Maire Tecnimont, cette souplesse pourrait faire toute la différence
- Essayiste et analyste politique italien






