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Rabat, espace africain de dialogue contre le terrorisme et pour la dignité des victimes

Par: Marco BARATTO

Par: Marco BARATTO

La conférence internationale de Rabat ne se limite pas à honorer les victimes africaines du terrorisme : elle agit comme un révélateur de la souffrance partagée du continent. Elle démontre que le terrorisme ne cible pas un seul territoire, mais qu’il traverse et fragilise des régions entières, avec des impacts humains, économiques et sociaux durables.

La République démocratique du Congo (RDC) illustre tragiquement cette réalité. Dans l’est du pays, le terrorisme s’imbrique avec l’exploitation illégale de ressources stratégiques comme le coltan. Des groupes rebelles — souvent liés à des intérêts économiques transnationaux — utilisent la violence pour maintenir l’instabilité et favoriser le pillage de ces richesses. La population congolaise devient ainsi la cible d’un terrorisme double, à la fois armé et économique, qui la prive de sa sécurité, de ses terres et de son avenir.

Grâce au rôle fédérateur de Rabat, ces réalités longtemps occultées trouvent enfin un écho international. La conférence souligne la nécessité d’une compréhension globale du phénomène, en reconnaissant que des réseaux criminels et terroristes opèrent au-delà des frontières et s’appuient parfois sur des soutiens extérieurs.

Mais Rabat offre également un horizon d’action commune. En réunissant des représentants de nombreux pays africains, elle crée un espace de coopération stratégique où peut se former une vision continentale de la lutte contre le terrorisme, fondée sur :
– l’échange systématique d’informations,
– la coopération judiciaire,
– la protection des civils,
– le contrôle des circuits économiques liés aux ressources,
– la prévention et la déradicalisation.

Dans ce cadre, le Maroc joue le rôle d’un facilitateur. Plus qu’un simple pays hôte, il contribue à une dynamique d’unité et d’écoute, où les nations africaines choisissent d’affronter ensemble une menace commune, au-delà des particularités culturelles, linguistiques ou politiques.

La RDC, pour sa part, incarne la dimension humaine et poignante de ce combat. Elle rappelle que toute stratégie antiterroriste doit tenir compte de la vie des communautés locales, de leurs blessures, de leurs besoins et de leur droit à un avenir pacifié. Rabat, ainsi, devient un espace où l’Afrique se parle à elle-même — avec courage, lucidité et espérance.

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