Réduit à l’anonymat depuis quelque temps, puisqu’il n’a pas arrêté son activisme anti-marocain sous des pseudonymes dans des sites qui suintent la haine envers le Maroc, l’ambassadeur algérien à Bruxelles, Amar Belani, s’est fendu, récemment, d’une déclaration à l’APS tentant de laver son pays de tout soupçon de détournement de l’aide humanitaire destinée aux camps de Tindouf.
Tel un spleen baudelairien, le récit de ce marchand de boniments renseigne sur l’état de névrose hystérique qui s’empare des apparatchiks du régime vert-kaki, lassés de voir la diplomatie marocaine franchir de nouveaux paliers dans l’affirmation de la marocanité du Sahara.
A coups de citations tronquées, ce préposé aux affaires polisariennes à Bruxelles, a échoué lamentablement à prouver le contraire de ce que les déclarations, rapports et témoignages d’officiels européens, de députés et d’experts ont établi sur l’implication de son pays dans les malversations liées à l’aide humanitaire destinée aux séquestrés de Tindouf et son instrumentalisation à des fins politiques.
Des sources médiatiques et parlementaires dans la capitale européenne ont révélé ces dernières semaines que ce trafic à grande échelle se poursuit malgré les garde-fous mis en place par la Commission européenne.
«Le détournement se poursuivra, en dépit de toutes les garanties que peut donner la Commission européenne, tant que le recensement des bénéficiaires de cette aide n’est pas effectué», estime Stéphane Rodrigues, l’un des avocats ayant révélé pour la première fois en 2015 la teneur du rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF).
L’aide européenne destinée aux populations séquestrées à Tindouf est octroyée sur la base de faux chiffres, ce qui favorise ce détournement, a précisé l’avocat dans une déclaration à la MAP.
Le rapport de l’OLAF, rappelle-t-on, explique dans le menu détail comment le Croissant Rouge algérien est le premier acteur de ce détournement de l’aide débarquée d’abord au port d’Oran avant de tomber dans les circuits de contrebande polisariens qui profitent de cette manne financière pour acquérir des armes, mais aussi et surtout des biens immobiliers personnels en Espagne.
Le constat de Me Rodrigues a d’ailleurs été confirmé par le Commissaire européen chargé de la gestion de la crise Janez Lenarčič lors de son audition le 2 juillet devant la Commission du développement au Parlement européen quand il a évoqué «les doutes qui peuvent exister quant au nombre réel des bénéficiaires de l’aide européenne dans les zones où l’on ne peut pas accéder».
En effet, les autorités algériennes imposent une omerta totale sur le nombre de bénéficiaires de l’aide humanitaire dans les camps de Tindouf où aucun organisme ni observateur ne peuvent se rendre.
Dans son exercice pitoyable, l’ambassadeur algéro-polisarien à Bruxelles, au lieu de donner des explications sur la complicité de son pays dans ce trafic et sur l’imposition d’une taxe à hauteur de 5% que l’Algérie a instaurée sur l’aide, joue le jeu des guillemets pour décontextualiser, manipuler et interpréter à sa convenance les déclarations des responsables européens et des eurodéputés.
Confondant les journaux de l’Europe avec ceux de son pays où les sbires du pouvoir exercent à coups d’intimidations et de menaces un droit de regard sur tout ce qui s’écrit, Belani est allé jusqu’à dépêcher deux de ses collaborateurs au siège d’un média bruxellois ayant relayé les informations sur la poursuite du détournement de l’aide humanitaire.
Lors de cette descente, qui rappelle les méthodes de la «Gestapo», les deux sbires qui n’ont cure des règles du protocole diplomatique leur interdisant de tels agissements, ont voulu rencontrer le responsable éditorial mais sont revenus bredouille, raconte une source proche de ce média.
Persistant dans la confusion et la manip, Amar Belani a, dans sa réponse à l’APS, exagérément mis l’accent sur l’appartenance politique des députés ayant soulevé la question du détournement de l’aide humanitaire en les rangeant tous dans la case de l’extrême droite, alors qu’ils militent auprès d’autres formations politiques, notamment le groupe socialiste et les libéraux.
Autre omission délibérée du diplomate algérien, le fait qu’il ait éludé le rapport de la présidente de la Commission du Contrôle budgétaire Ingeborg Grassle qui avait été adopté par le Parlement européen et établi l’existence de ce détournement, qualifiant d’«anormale et unique dans les annales du HCR des Nations unies l’absence d’enregistrement d’une population de réfugiés pendant une période aussi prolongée ».
La Commission du Contrôle budgétaire du Parlement européen avait également demandé à l’exécutif européen de «veiller à ce que les individus algériens ou sahraouis incriminés par le rapport de l’OLAF n’aient plus accès à l’aide financée par les contribuables européens» et de faire en sorte que «les intérêts des réfugiés et leurs besoins ne soient pas lésés puisqu’ils sont les plus touchés par toute irrégularité éventuelle».
Jouer sur la confusion, un art dans lequel excellent les diplomates et les journalistes algériens spécialistes du Maroc, renseigne sur le degré de machiavélisme et d’excitation permanente du régime qui renforce la mobilisation de sa machine propagandiste contre le Royaume au fil de ses avancées diplomatiques s’agissant de son intégrité territoriale.
Condamnables à plus d’un titre, tous ces agissements de l’Algérie qui donnent la juste mesure de sa pseudo-neutralité dans le conflit artificiel autour du Sahara marocain, n’empêcheront ni l’Europe, ni la Communauté internationale de révéler au grand jour son implication dans l’entretien de la tension dans la région et dans le trafic à grande échelle et l’instrumentalisation de l’aide humanitaire internationale.
Le rapport de l’OLAF, qui fait trembler l’Algérie et le polisario, révèle l’identité de toutes les personnes qui sont impliquées dans cette gabegie. Si leurs noms ont été raturés pour les exigences de la protection des données personnelles, la justice les rattrapera au nom de la protection des deniers publics européens.