Le 9 août 2025, un ressortissant algérien vivant en Espagne, a été interpellé par les services de sécurité espagnols alors qu’il venait de débarquer au port d’Alicante, en provenance d’Algérie. Après une fouille, ces derniers découvrent qu’il transportait un passeport d’une autre personne.
L’arrestation de ce ressortissant algérien est intervenue dans le cadre d’une enquête sur une activité liée au trafic de passeports de ressortissants algériens entrés en Espagne illégalement, à bord d’embarcations de fortune.
Selon le média local espagnol Onda Cero, « les services de sécurité ont ouvert l’enquête après avoir appris que des personnes d’origine algérienne résidant légalement en Espagne transportaient, à leur retour d’Algérie, les passeports de personnes qui étaient entrées clandestinement en Europe ». L’enquête étant en cours, d’autres arrestations de personnes potentiellement impliquées dans ces incidents ne sont pas exclues.
Cette activité illicite est effectuée moyennant paiement et souvent avec la complicité tacite des autorités algériennes. Les proches des « harragas » payent ces intermédiaires vivant en Espagne pour leur faire parvenir leurs passeports.
Trafic de passeports illégaux, mode opératoire
Lors de leurs voyages clandestins vers l’Europe, les harragas arrivent généralement sans passeports pour éviter que leur pays d’origine soit identifié et échapper ainsi à une éventuelle expulsion dès leur arrivée.
Mais une fois en Espagne, ils se font livrer leurs passeports par le biais de proches ou d’autres intermédiaires.
L’objectif de l’obtention de ce document, qui est généralement neuf et ne comporte aucun cachet d’entrée ou de sortie, est de demander l’inscription au registre municipal afin d’entamer les démarches de régularisation et d’accéder aux prestations de santé ou aux aides sociales.
Avalanche de « harragas » algériens sur les côtes espagnoles
Les côtes du sud-est espagnol, notamment les îles Baléares, sont confrontées à une crise migratoire sans précédent, marquée par une vague massive d’immigration illégale en provenance d’Algérie qui, selon la GACETA, était attendue depuis des semaines. Malgré les avertissements émis, plus de 670 « harragas » algériens sont entrés ces derniers jours en Espagne. Les îles Baléares ont dépassé les 4 100 migrants depuis le début de l’année 2025, soit une augmentation de 120 % par rapport à l’année précédente.
Des trafiquants algériens, opérant en toute impunité via des groupes Facebook et Telegram, ont organisé la récente vague, facturant entre 4 000 et 10 000 euros la place sur des bateaux au départ de zones proches d’Oran et d’Alger, rapporte la GACETA. « En Algérie, le commerce de bateaux et de moteurs sur les sites d’occasion a explosé », révèle le même média, en pointant l’absence de coopération de la part d’Alger, dont les relations avec Madrid son exécrables depuis 2022.
