Revue de presse. Les journaux arabophones abordent plusieurs sujets ce mercredi notamment le cri d’alarme des avocats, le dérapage contrôlé du ministre Amzazi, la condamnation d’un président de commune à la prison ferme et les préparatifs du PAM pour entrer au gouvernement. Tour d’horizon.
Les avocats appellent à l’aide
Le syndicat des avocats a adressé une lettre au chef du gouvernement et au ministre de la Justice ainsi qu’à celui de l’économie et des finances leur demandant d’intégrer cette corporation parmi les secteurs reconnus comme affectés par la pandémie. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition de ce mercredi, que les cabinets d’avocats qui ont quasiment arrêté de travailler après fermeture des tribunaux réclament une exonération fiscale totale ou partielle selon les cas. Le syndicat qui s’est adressé, en outre, au comité de vigilance économique lui a demandé de prendre des mesures urgentes pour atténuer les répercussions financières du covid-19 sur les avocats dont une grande partie vit une situation précaire.
Pour atténuer l’effet de cette crise, le syndicat demande la suspension du paiement des cotisations sociales et le report du remboursement des prêts bancaires jusqu’au 30 septembre tout en étant exonérés des impôts et des pénalités y afférents. Le syndicat a insisté sur la nécessité de la reprise totale des activités des tribunaux car, ajoute-t-il, tout retard aura de graves répercussions sur les justiciables, les avocats ainsi que sur les professions liées à la justice.
Ecoles privées. Les préférences d’Amzazi
Le ministre de l’Éducation nationale, Saïd Amzazi, s’est déclaré « incompétent » face au conflit qui oppose les parents d’élèves aux écoles privées relatif au paiement des frais de scolarité dispensés à distance pendant trois mois. Le ministre qui intervenait devant la commission de l’enseignement à la chambre des représentants, mardi dernier, a justifié sa « neutralité active » par l’absence de loi qui permet à son département d’intervenir dans ce domaine. Du coup, il a conclu que ce conflit a créé une problématique à laquelle il faut remédier par des amendements de la loi. Le quotidien Akhbar Al Youm rapporte, dans son édition de ce mercredi, que le ministre a invité les établissements privés à s’asseoir autour d’une table de dialogue pour qu’ils expriment leurs positions sur leurs relations avec les parents d’élèves et l’Etat.
Le ministre qui a oublié d’inviter une composante essentielle dans cette table ronde, en l’occurrence les parents d’élèves, a indiqué qu’il y a eu une confusion chez plusieurs secteurs ministériels qui sont intervenus dans ce dossier. Et Amzazi d’exprimer implicitement sa préférence dans ce dossier en affirmant que ceux dont les ressources n’ont pas été affectées par la pandémie doivent payer les frais de scolarité. Et d’attaquer directement les fonctionnaires qui, dit-t-il, doivent s’acquitter de leurs dus envers ces écoles puisqu’ils ont perçu leurs salaires en intégralité. Car, poursuit-il, leurs enfants ont bénéficié de l’enseignement à distance qui oblige l’enseignant à lui consacrer plus de temps et plus d’efforts que ceux exigés par l’enseignement présentiel.
Le PAM se prépare pour entrer au gouvernement
Le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouhabi, a marqué un point contre ses opposants en prévision des élections de 2021 en réintégrant le dirigeant Larbi Lamharchi à la nouvelle direction du parti. Ce dernier que l’on qualifie de moteur électoral du PAM avait pris ses distances entres les deux courants dirigés respectivement par le patron actuel du tracteur et les faucons de l’ex-chef du parti, Hakim Benchammas. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition de ce mercredi, que ce ralliement constitue une victoire des partisans du courant « l’appel à l’avenir » qui considèrent que le maintien du PAM dans l’opposition pour une troisième mandature signifie son suicide politique.
Autant dire que l’hypothèse de rallier la majorité est de plus plus ancrée dans les esprits d’une grande partie de militants y compris en s’alliant avec le PJD et l’Istiqlal. Mais avant de réfléchir à cette perspective, le Secrétaire général du parti, Abdelatif Ouahbi, a du pain sur la planche. Lui qui essaye de réconcilier des courants dont les objectifs divergent et qui tente de restructurer le parti aux niveaux central, régional, provincial et local. Une course contre la montre qui s’explique par le fait que les bons résultats des élections précédentes ne se reproduiront pas car ils demeurent des résultats exceptionnels acquis dans des circonstances exceptionnelles.
Taroudant. Le président d’une commune sous les verrous
Le tribunal de première instance de Taroudant a condamné, lundi dernier, le président de la commune Frija située dans la province de Taroudant à six mois de prison ferme et 2000 dirhams d’amendes. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition de ce mercredi, que l’élu PJDiste est accusé d’avoir proféré des d’insultes envers le gouverneur via un audio sur l’application WhatsApp qui a été diffusé à grande échelle. Les services de police avaient arrêté le président du conseil communal dans un appartement à Agadir où il s’est réfugié suite à un avis de recherche établi contre lui suite à cette affaire.
Au cours de son audition, le mis en cause a déclaré qu’il n’avait pas l’intention d’injurier le gouverneur car, se justifie-t-il, il n’était pas dans un état normal. Sauf que l’audio qui été relayé à grande échelle comportait des accusations graves ainsi que des propos diffamatoires à l’encontre du gouverneur. Ce dernier a d’ailleurs porté plainte contre le président de la commune après avoir eu le feu vert du ministère de l’Intérieur. L’expertise technique du téléphone portable a certifié la véracité de l’audio ainsi que la voix du président de la commune.