Par Omar SALIM*
Il y a deux sortes de gens, chantait Brel, les vivants et ceux qui sont en mer. Mais cette dichotomie appartient à une autre époque. Aujourd’hui, il existe les hyper-puissants et les pas puissants du tout, autrement dit les impuissants. Et ceci ne s’applique pas uniquement aux riches comme Crésus et aux pauvres comme les pauvres. Cela vaut aussi sexuellement parlant et ce depuis que l’homme est homme. Et il arrive qu’un hyper puissant se manifeste avec fracas tandis que l’impuissant se contente généralement de raser les murs (pas toujours mais souvent).
Saad Lamjarred dont le drame est son hyper-puissance (nous le tenons de source sûre) qui s’apparente à une pathologie aurait pu et dû éviter ce qui lui arrive. Chanteur populaire, très populaire, riche, beau gosse, bien né, qu’a-t-il eu besoin de violer et violenter pour assouvir ses désirs et apaiser sa libido extravagante ? A-t-il au moins un jour consulté un psychologue? On peut en douter.
Étant dans l’incapacité car malade de se contrôler, de se maîtriser, ce rôle incombait logiquement à son manager, au moins dans le cas pour lequel il a été condamné. Il aurait dû user de toute son autorité pour l’empêcher de finir en boîte de nuit, pour la simple raison qu’il se produisait le lendemain au Palais des Congrès. Les enjeux étaient énormes et la responsabilité du manager tout autant. Mais comment l’empêcher ici et là et toujours. Rabat, Casablanca, New York, Paris, Saint-Tropez…
Multirécidiviste et pourtant l’émoi de ses millions de fans reste compréhensible. Compréhensible certes mais pas du tout raisonnable. Le viol est un crime punissable par la loi. A Paris, la star a été reconnue coupable en attendant Saint-Tropez. Et ce serait faire preuve d’une insigne mauvaise foi que d’amalgamer les tensions actuelles entre la France et le Maroc et le cas Lamjarred.
La descente aux enfers ne fait que commencer pour ce jeune homme, brillant dans son domaine qui abandonne ainsi son merveilleux public forcément frustré aujourd’hui mais qui se résignera demain.
Mes pensées vont à ses parents, deux artistes magnifiques à l’éducation et à la classe certaines. Eux ne se résigneront jamais. Courage mes amis. De tout coeur avec vous.
*Journaliste-écrivain