VALENCE
Le trajet Sagonte-Valence a été de courte durée ; l’accueil, aussi. Mais contrairement à Sagonte, les pacifistes auront droit à un hôtel de luxe, baptisé du nom de la ville où il fut construit. Situé sur le boulevard «El Puerto», cet hôtel offre une vue panoramique sur les mythiques monuments du sud de l’Espagne: Eglise San Juan del Hospital, palais Almirantes de Aragon… Valence dans tous ses états: culture, sport, tourisme …
Plaque tournante du commerce de la région, le Bario del Carmen concentre magasins, cafés théâtre, bars, restaurants… Seul grand absent, le fleuve Turia, qui traversait Valence, fut dévié vers l’extérieur de la ville, après l’inondation catastrophique de 1957.
Valence fascine par ses magnifiques et nombreuses plages, situées sur la côte méditerranéenne. Une large gamme d’équipements et de services est mise au service des visiteurs: signalisation appropriée, rampes d’accès, passerelles spéciales allant jusqu’au rivage, fauteuils amphibie, ou zones de repos avec parasols et mobilier spécial, cabines de vestiaire, W.-C et douches avec siège de bain, sans oublier ces belles terrasses de cafés où l’on peut siroter ses boissons fraîches, à l’abri de la grande chaleur que connaît cette région.
Les eaux méditerranéennes s’offrent également dans toute leur splendeur. Si les plagistes sont principalement des habitants de Valence, – troisième agglomération d’Espagne -, d’autres, venus de différents autres pays, ne sont pas en reste. Pour jouir de la grâce du soleil, de la beauté des sables aux galets blancs …
Simplement, cela n’est pas vu du même regard. En tout cas pas celui de Mohamed, un Casablancais venu à Valence à bord d’une embarcation de fortune. Ce natif du quartier Hay Mohammadi, ex-Carrière Centrale, vit en Espagne de la vente de drogue. «Cela fait 12 ans que je vis à Valence ; faute de travail, je vends de la drogue pour subvenir à mes besoins», me confie-t-il.
« Faute de travail ou d’épaules et de sérieux? » Pas convaincant, d’autres immigrés marocains, en Espagne ou ailleurs, ont réussi non seulement à s’intégrer, mais à forcer, sinon l’admiration, du moins le respect. «Hakim», l’un des chanteurs les plus populaires en Espagne, offre ici un exemple édifiant. Lors de notre séjour à Valence, grande était notre surprise de découvrir ses photos épinglées sur les principaux boulevards de Valence.
Heureusement qu’il y a des «Hakim», -vedette des chants andalous et du Flamenco-, pour montrer, à qui veut encore voir, que le Maroc «n’exporte» pas que des trafiquants de drogues ou, encore, des «islamistes … partis combattre… l’Occident impie»!
Seulement voilà: combien nous faut-il d’exemples de «Hakim» pour inverser ce maudit stéréotype qui colle à la peau de tout un chacun: «derrière tout Arabe, se cache un terroriste» ? Est-ce un hasard si des compatriotes immigrés sont cités dans des procès antiterroristes instruits en Europe, ou plus loin encore en Amérique? N’est-ce pas à cause de cela que nos ressortissants sont regardés d’un œil suspicieux dans leurs pays d’«accueil»? …
Changement de cap. De la corniche de Valence, on bifurque vers le centre de Valence. Chemin faisant, quelle a été notre surprise de voir défiler à l’infini, à travers la lucarne de notre minibus, une procession d’orangers, cet arbre fruitier qui fait la grande réputation du sud espagnol.
Considérée comme l’agro-pôle de la péninsule, Valence incarne aussi la modernité. En témoigne cette imposante Cité des arts et des sciences qui accueille déjà un géant aquarium et un palais des sciences.
Pendant notre séjour, le projet n’était certes pas achevé, mais vu sa superficie, la variété de ses chantiers, son design, il laissait déjà présager un avenir radieux pour Valence.
Récapitulons: beauté mythique des monuments de style baroque, fraîcheur des plages et des stations balnéaires, somptuosité des paysages naturels jonchés d’orangers et autres citronniers, attrait des édifices modernes… en somme, un petit bout de paradis terrestre.