CARNETS DE VOYAGE. PÉRIPLE DE PAIX EN MÉDITERRANÉE. BIENVENUE AU PAYS DE CERVANTES

SAGONTE, SUD D’ESPAGNE

Au port de Sagonte, commune d’Espagne de la province de Valence, une importante délégation fait le pied de grue. En première ligne, le maire de cet important centre historique de la péninsule ibérique. Derrière, une foule tanguait au rythme des percussions de la Marine roumaine, accompagnée par le percussionniste franco-camerounais, Bami. La fanfare municipale, elle, attendait la fin du roulement de tambours pour se déchaîner à son tour. Saxophones, trompettes, cuivres et autres instruments déclenchent un grand tourbillon musical… et de joie… Un accueil homérique nous a été réservé par nos amis espagnols.

Richard Martin, l’artisan de cette belle Odyssée menée sur la pointe des vagues, est le premier à descendre l’escalier à rampe de fer. À quai, il trouve son vieil ami José Monléon, directeur de l’Institut international du théâtre méditerranéen,  qui le gratifie d’une chaleureuse poignée de main. Et puis, la fusion…

Sur l’héliport, des techniciens ajustent les micros. Une conférence de presse y était programmée. A la tribune, se succéderont Richard Martin, José Monleon, Catalina Buzoianu, le maire de Sagunto … Et puis, quoi ?

La séance est levée!

Pas de questions à poser, ni de précisons à demander… !!!

Et pourtant, les journalistes étaient là…

Mon « grief » n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

Richard Martin prend le micro et me donne satisfaction. Les questions fusent. «Pourquoi n’affréteriez-vous pas, l’an prochain, un avion au lieu d’un navire de guerre ?», demande un journaliste.

Bonne question, mais là n’est pas l’enjeu. D’ailleurs, le périple ne s’appelle pas par hasard «Odyssée». On ne cherche pas le confort, mais l’inconfort qu’exige l’agitation d’idées, la gestion des différences, voire des divergences… Si on a choisi un navire de guerre, ce n’est pas pour « croiser » en Méditerranée mais pour «faire la guerre à la guerre »…

Voilà, la messe est dite. Richard a ce don remarquable de trouver le fin mot et le mot de la fin.

Mais passons, car il est déjà 15 heures. Un gros buffet mijotait du côté de la mairie. La fanfare municipale retentit à nouveau. Et tout le monde se met à danser… à se déhancher…

Dans l’après-midi, retour à la case départ. A la case-débat: «Guerre et paix, en Méditerranée». C’est parti pour de longues et néanmoins très passionnantes séances de discussion. Le conflit israélo-palestinien y revenait comme un leitmotiv, à juste titre d’ailleurs…

Le soir, dès la fin du dîner, les pacifistes auront droit à des lectures poétiques, des récitals de musique et un éventail assez varié des danses traditionnelles et contemporaines espagnoles. Mais gare aux couche-tard. Le lendemain, tôt le matin, visite guidée sur les sites historiques de Sagonto.

Située dans la partie nord de la province de Valence, au pied d’une colline appartenant à la Sierra Calderona, Sagunt (appelée Sagunto dans le castillan) est une ville qui offre une histoire de 2.000 ans. Elle recèle nombre de bijoux historiques dont l’architecture porte encore les traces de plusieurs civilisations: arabe, romaine, juive, chrétienne… Parmi les monuments visités, figure le prestigieux Théâtre romain. A notre arrivée, il était en cours de restauration. Simplement, nous raconte un guide, ce théâtre, dont la construction remonterait au premier siècle, n’avait pas été restauré de manière à préserver son cachet originel.

Ce qui avait porté le tissu associatif local à porter l’affaire devant la justice, l’objectif étant de réparer le préjudice porté à ce monument inscrit en 1896 sur la liste du patrimoine national espagnol.

Preuve du règne arabo-musulman sur cette région ibérique, l’époustouflante «Plaza de Almenara». Appelée jadis «Saluquia» par les Arabes, cette place témoigne du prestige de notre architecture sur l’Espagne. Sur la crête de la Sierra Calderona, un panorama magnifique des vergers locaux venait défiler sous nos regards. Sagunto fut notre première escale dans le pays de Cervantes. La suite des escales n’en sera pas moins fascinante.

Le 25 juin, à la pointe du jour, le «Constanta» se dirige vers la province de Valence…