L’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, a rencontré lundi le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, après une visite de pure forme dans les camps de Tindouf, simple chambre d’enregistrement des décisions d’Alger, principale partie au conflit.
Dans un communiqué lapidaire, diffusé à l’issue de cette rencontre, le ministère algérien de « l’Ingérence » a appelé à « des négociations directes entre les deux parties au conflit, le royaume du Maroc et le front polisario, dans l’objectif de parvenir à une solution politique, durable et acceptable par les deux parties garantissant au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU et sa doctrine en matière de décolonisation ». Blablabla…
Autant dire une nouvelle fuite en arrière de la part de la junte algérienne, qui continue de se cramponner à l’option « référendaire » éculée, stérile, de surcroît impraticable de l’aveu même de l’ONU, à plus forte raison le Conseil de sécurité qui n’a eu de ce cesse d’appeler à travers ses résolutions à une solution politique de compromis, réaliste et réalisable, tout en se prononçant clairement pour la prééminence de l’Initiative du Maroc pour l’octroi d’un statut d’autonomie pour le Sahara, à l’origine du lancement du processus de dialogue en avril 2007 pour solder le conflit régional autour du Sahara marocain.
Alger face à ses contradictions
Le communiqué dont s’est fendu le MAE algérien appelle quelques questions nécessaires. Alger a clairement rejeté la résolution 2602 adoptée fin octobre 2021 à l’unanimité des quinze membres du Conseil de sécurité, lui intimant de prendre part aux pourparlers quadripartites (Maroc, Alger, « polisario » et Nouakchott) selon le même format établi par l’ex-émissaire de l’ONU pour le Sahara, l’Allemand Horst Köhler, fin 2018 et mi-Mars 2019 à Genève. Comment peut-elle qualifier les résolutions de l’instance décisive de l’ONU de « pertinentes », alors qu’elle considère, contre l’avis de l’instance décisionnelle de l’ONU, que le Sahara est « un territoire occupé »?!!! Peut-elle encore s’accrocher à la thèse fossilisée, en aucun cas réalisable, du « référendum d’autodétermination », tout en plaidant, hypocritement, pour une solution politique au différend inventé de toutes pièces autour du Sahara marocain?
Une chose reste sûre: en continuant de défendre la thèse référendaire, non seulement Alger se met en porte-à-faux avec le Conseil de sécurité, de plus elle s’inscrit à rebours de l’évolution du dossier à l’échelle internationale. L’adhésion massive de nombreux pays membres de l’ONU à la position du Maroc, le démontre à tous points de vue. USA, Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Roumanie, Chypre, Caraïbes, pays latino-américains, etc, ont déjà exprimé un soutien sans ambages à l’offre d’autonomie sous souveraineté marocaine. Quant à cela, il faut ajouter les 27 pays ayant ouvert des consulats généraux à Dakhla et Laâyoune, l’appui franc des pays arabes, le Conseil de coopération du Golfe (CCG), entre autres groupements régionaux, il est clair qu’Alger s’inscrit à contre-courant de l’histoire et des nouvelles réalités géopolitiques.
Jusqu’où la junte algérienne peut-elle continuer à faire obstruction à cette issue politique appelée des voeux et hautes luttes de la communauté internationale?
Il est clair que son pari sur le statu quo mortifère, la dictature algérienne, en rupture avec son peuple, met à rude épreuve la patience de la communauté internationale.