L’artiste Mohamed Abouelouakar, figure de la peinture marocaine, tire sa révérence

L’artiste Mohamed Abouelouakar, grande figure de la peinture au Maroc, dans le monde arabe et en Afrique, est décédé jeudi, à l’âge de 76 ans en Russie des suites d’une longue maladie, a-t-on appris auprès de sa famille.

Né en 1946 à Marrakech, le défunt s’est consacré à la peinture après une riche carrière au cinéma. De 1966 à 1973, il a poursuivi ses études supérieures à l’Institut national de la cinématographie de Moscou. Durant cette période, il a été initié aux œuvres des grands-maîtres de la peinture tant russe qu’occidentale.

 

 

 

 

Son expérience du 7e art a beaucoup marqué ses œuvres peintes, dans lesquelles les compositions sont savamment orchestrées, mises en scène et théâtralisées. Dans les années 1980, où l’artiste a commencé à travailler et à vivre par alternance entre le Maroc et la Russie, sont apparus et, depuis les années 1990, ont gagné en ampleur, les thèmes et les formes de sa propre mythologie qui allaient devenir la marque singulière de sa création picturale.

Les tableaux de Mohamed Abouelouakar sont influencés par le lyrisme russe et la miniature byzantine. Nombre de ses anciens tableaux se caractérisent par des couleurs vives et un foisonnement de figures qui ne laissent pas une parcelle de la toile sans traitement. On retrouve, dans ses œuvres, un corpus de figures, de symboles et une atmosphère, empruntés au répertoire occidental, mais toujours réinterprétés selon le prisme et les références de sa propre culture.

Du cinéma à la peinture en passant par la photographie, Abouelouakar compose, en 1990, un ensemble de photographies intitulées « Contes soufis », scénographie de tableaux figurant une quête de la grâce intérieure. En 1984, il réalise « Hadda », le long-métrage, qui lui a valu le Grand Prix du 2e festival national du film marocain.