Je me suis rendu par nécessité à Casablanca, après une bouderie qui aura duré deux ans. Outre les déchets qui s’exposent à l’air libre et à tout bout de champ, relevés par les chaleurs poisseuses qui étuvent les quartiers… les bouchons et les nids de poule qui s’étendent à l’infini… les chantiers ouverts partout et, paraît-il, sans calendrier, viennent en rajouter à la détresse d’une population livrée à elle-même.
La rythme incessant des pelleteuses trahit l’incompétence notoire des préposés à la (dé)gestion de « la ville intelligente », doublé d’un mépris insoutenable envers la population. Pas même des excuses pour les désagréments quotidiens causés à la population !
Les autorités, élues et tutelle confondues, semblent ne pas prendre la mesure de la gravité de la situation, qui empire de jour en jour.
Pourtant, le Roi n’a eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la dégradation inquiétante de l’état de la ville. Le 11 octobre 2013, le Souverain avait dressé ce constat sans appel: « Casablanca est la ville des disparités sociales les plus criantes, où se côtoient les catégories riches et les classes pauvres. C’est la ville des gratte-ciel et des bidonvilles. C’est le centre de la finance et des affaires, mais aussi de la misère, du chômage et d’autres maux, sans parler des déchets et des ordures qui en ternissent la blancheur et entachent la réputation ».
Neuf ans après, les casablancais constatent, impuissants, que rien n’a (réellement) changé. Et ce ne sont pas les tweets de Madame la mairesse de la ville, Nabila R’mili, qui va changer la situation.