« L’UE suit de près l’évolution des droits de l’homme en Algérie, y compris et en particulier la situation des défenseurs des droits de l’homme, des membres de la société civile et des opposants politiques« , écrit le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrel, dans une réponse hier jeudi 23 juin à la question de l’eurodéputé hongrois Attila Ara-Kovács (Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen).
« L’année dernière, un niveau accru de répressions ciblées contre des militants, des organisations et des journalistes a été noté« , rappelle le chef de la diplomatie européenne, en réponse à la question de l’eurodéputé hongrois, qui lui demandait si l’UE envisageait d' »adopter des sanctions contre les autorités algériennes responsables de ces graves violations des droits de l’homme ».
M. Ara-Kovács se faisait l’écho de la « préoccupation » exprimée en mars dernier par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Michèle Bachelet, concernant « les restrictions des libertés fondamentales en Algérie, notamment l’augmentation inquiétante du nombre d’arrestations et détentions de défenseurs des droits humains, de membres de la société civile et d’opposants politiques ».
« Le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales constitue un élément clé de l’accord UE-Algérie« , souligne M. Borrel, assurant soulever « régulièrement la situation des droits de l’homme et des droits fondamentaux avec les autorités algériennes, tant via la Délégation de l’UE à Alger que les contacts diplomatiques au siège de l’UE à Bruxelles, y compris au plus haut niveau ».
Dans l’accord d’association UE-Algérie, les autorités algériennes s’étaient solennellement engagées pour le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Seulement voilà, lesdites autorités continuent de piétiner leurs engagements internationaux en la matière. Arrestations abusives, détentions arbitraires et répression contre les militants politiques, les associations, les journalistes, sont systématiques.
Les autorités algériennes doivent « établir un dialogue inclusif (…) avec tous les représentants de la société », exhorte le chef de la diplomatie européenne.
Depuis le déclenchement du « Hirak » en avril 2019, le peuple algérien est soumis à une répression féroce de la part du régime militaire algérien. Pas moins de 151 détenus d’opinion sont incarcérés en Algérie depuis le soulèvement populaire revendiquant le retour des militaires dans leurs casernes, et l’instauration d’un État réellement civil et démocratique.