Pourquoi l’Italie doit reconsidérer sa relation avec l’Algérie

Dans un article publié mi-juin sur le site « News.abc24 », le politologue italien Marco Baratto a appelé son pays à cesser de « coopérer avec l’Algérie ». M. Baratto s’est adossé à l’avis rendu récemment par le Comité des droits de l’homme de l’ONU imputant à l’Algérie la responsabilité des violations des droits de l’Homme sur une partie de son territoire, à Tindouf.

L’affaire de M’Rabih Ahmed Mahmoud Adda, objet de l’avis, « dévoile un grand nombre de violations flagrantes et inacceptables des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf, en territoire algérien, notamment l’enlèvement, les actes de tortures et l’enrôlement des enfants », a expliqué M. Baratto.

La junte, qui a cédé une partie de Tindouf à la « république » fantoche, a évidemment des comptes à rendre à la communauté internationale, en ce qui concerne non seulement la répression systématique à l’encontre des sahraouis marocains séquestrés dans le goulag tindoufien, dernier vestige de la pourtant défunte époque stalinienne, elle est aussi comptable de crimes contre son peuple qui continue d’être soumis aux pires exactions sous le regard passif de la communauté internationale.

Simplement, la question déborde l’évidence des violations humanitaires par la dictature militaire féroce. En effet, l’Algérie a été récemment épinglée par l’Organisation de l’Atlantique Nord, comme étant « un danger pour la sécurité de l’Europe ».

L’Italie, membre de l’UE, aurait pu simplement méditer sur l’exemple espagnol pour prendre la mesure de ce danger. Sur les pas de la Russie, Alger s’est servi de l’arme du gaz pour faire chanter Madrid, poussant l’outrecuidance jusqu’à interférer dans la décision de cet État souverain, soit son soutien à l’offre marocaine d’autonomie, base unique pour solder un conflit régional fabriqué de toutes pièces.

Il n’est donc pas exclu que l’Italie, après l’Espagne, subisse le même traitement de la part d’un régime algérien irrespectueux de ses engagements internationaux.

Nos amis italiens sont assez lucides pour comprendre que l’accord  énergétique conclu récemment à Rome, lors de la visite du président Abdelmajid Tebboune, était plutôt dirigé contre l’Espagne. Ils savent aussi qu’Alger est aujourd’hui plus que jamais isolée sur la scène internationale, ils ne pouvaient faire un « »cadeau » à la dictature algériennne sans risquer de chanter hors-scène.

D’où la nécessité impérieuse pour Rome de reconsidérer leur politique à l’égard de ce régime devenu un réel danger pour la région.