Édito. Ce Maroc qu’on aimerait tant voir…

Le sacre du Wydad de Casablanca (Ligue des Champions), comme celui il y a tout juste deux semaines de la Renaissance sportive de Berkane (RSB), est un sacre de l’effort, de la  sueur, de l’intelligence, du talent, de la volonté de se surpasser et de vaincre… Nous ne remercierons jamais assez le WAC et la RSB de nous avoir servi cette belle leçon d’assiduité et de courage, bravo!

Une leçon qui gagnerait à être suivie dans bien d’autres domaines que le football. L’éducation, la science, la culture, les arts, la députation, la militance, la gouvernance… doivent emboîter le pas et réhabiliter la valeur du mérite, valoriser la compétence, libérer et fédérer les énergies, encourager la création et l’esprit d’initiative…

Il est temps, il était grand temps pour que ces secteurs se livrent à un véritable travail de remise en question, qui passerait nécessairement par le combat du clientélisme, le favoritisme, le népotisme, le copinage, la corruption… Autant de fâcheux boulets que le pays ne peut continuer à traîner sans contrecarrer son aspiration légitime à ces lendemains qui chantent.

Aujourd’hui plus que jamais, le Maroc a besoin d’une véritable révolution des mentalités  pour asseoir réellement l’égalité des chances, la culture du résultat…

Il est consternant de constater que 11 ans après l’adoption du nouveau texte constitutionnel, le principe de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes bute encore contre des résistances. Ce principe phare de la Constitution de 2011 n’est pas un principe à la carte, il ne peut être appliqué de manière sélective ni de façon circonstancielle. Il n’est pas non plus à prendre ou à laisser, il émane de la loi suprême de la Nation.

Simplement, les gouvernements qui se sont succédé depuis l’adoption de ce nouveau texte constitutionnel n’ont pas eu la volonté ni le courage politique nécessaire pour joindre l’acte à l’écrit et en finir avec le laxisme, le laisser-aller, lesquels ont la peau dure dans certains domaines, pour ne pas généraliser.

Nous pensons particulièrement à ces épiciers politiques qui continuent de tenir boutique… électorale. Certains d’entre eux ont même battu des records de longévité à la tête de leurs partis, au mépris du principe d’alternance, et surtout au préjudice de cette magnifique jeunesse qui ne demande qu’à être écoutée et valorisée. Idem pour certains syndicats, certaines associations, certaines fédérations de sport, et j’en oublie.

Ceux-là et bien d’autres n’ont pas le droit de faire obstruction à cette volonté de voir émerger ce Maroc qu’on aime, ce Maroc des lumières et du progrès.