Édito. Algérie et terrorisme: Et si on disait la vérité?

Pour la première fois depuis sa création en 2014, la Coalition mondiale anti-Daech prend ses quartiers dans un pays africain. Cette primeur est revenue au Maroc, à juste titre quand on sait que le Royaume s’est inscrit dans ce combat dès l’apparition, il y a huit ans, jour pour jour, de l’hydre terroriste dans la région du Moyen Orient, avant de « s’inviter » en Afrique où elle a démonétisé Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ancêtre du Groupe islamique pour le combat et la prédication (GSPC), produit pur jus du Département du renseignement et de la sécurité (DRS, renseignement militaire algérien).

Et puisqu’il s’agit ici d’Afrique, point focal de la Réunion ministérielle de la Coalition anti-Daech qui s’est ouverte mercredi à Marrakech, il est nécessaire de rappeler quelques vérités. L’amère des vérités que la Coalition est appelée à regarder en face, est la responsabilité avérée de l’Algérie et de son pendant séparatiste dans cette flambée terroriste qui affecte la région.

Pour s’en apercevoir, il n’est qu’à constater que le sinistre « État islamique au grand Sahara » a pris naissance à Tindouf avant de grandir et prospérer dans la région sahélo-saharienne.

Est-ce un hasard si cette pieuvre daechienne avait pour « émir » le sanguinaire Adnane Abou Walid al-Sahraoui, ancien élément du « polisario » qui aurait trouvé la mort le 16 septembre 2021 dans un raid mené par un commando français au nord du Mali.

Le départ de l' »émir du sang » ne signifie toutefois pas la fin de l’ »EIGS » qui a surpassé en terreur l’antenne maghrébine d’Al-Qaïda. L’ « EIGS » a même redoublé de terreur depuis le retrait militaire de la France au Mali, le 17 février 2021. Les nouvelles provenant du Mali, du Burkina Fasso, voire le Nigeria, entre autres pays d’Afrique de l’ouest, ne sont guère rassurantes.

Il est vrai que la région sahélo-saharienne constitue le « ventre mou » de l’Afrique, cristallisant misères et malheurs, famine et charité business, violences inter-tribales et putschs militaires. Mais cette réalité ne saurait cacher le jeu de massacre auquel se livre Alger impunément, pas plus d’ailleurs que cette stratégie d’enfumage ridicule: on ne peut combattre le terrorisme chez soi et l’encourager chez autrui! 

Mokhtar Belmokhtar, fils d’Annaba, était un ancien habitué des locaux du DRS avant de devenir émir du Sahel. Idem pour feu Abdelmalek Droukdel, Abou Oubaïda Youssef al-Annabi… ou encore le touarge Iyad Ag-Ghali, ancien « ami » de feu Mohamed Abdelaziz (« polisario ») avant de créer en 2012 le groupe jihadiste « Ensar Eddine » et tenté, en 2013, une prise de Bamako, à l’origine du déclenchement de l’opération militaire française « Serval », ancêtre de l’opération « Barkhane ».

Voyez, le pedigree algérien est loin d’être exhaustif mais abrégeons. Le succès du combat anti-terroriste en Afrique, comme partout ailleurs, passe nécessairement par l’établissement des responsabilités. Et sur ce point crucial, Alger ne peut se soustraire aux siennes. Elle a des comptes à rendre à la communauté internationale.