Ce n’est certainement pas demain la veille que l’on verrait la réforme, sans couacs, du Bureau marocain des droits d’auteur et droits voisins traduite de manière opérationnelle. Celle-ci s’apparentant de plus en plus à une arlésienne. Et pour cause. La mouture déposée à l’appréciation de la Commission parlementaire ad hoc par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, n’est pas du goût des syndicats concernés par le secteur, relevant des domaines de la production artistique et audiovisuelle. À telle enseigne qu’ils ont sonné la mobilisation en rejetant, par la voie d’un communiqué rendu public le 15 avril, et le fond et la forme du projet en question.
Les cinq syndicats signataires du communiqué évoquent, entre autres, l’absence de réactivité du département de tutelle qui n’aurait pas pris en compte leurs propositions.
Plus encore, les syndicats en question ont tenu à exprimer leur refus de ce qu’ils considèrent être une atteinte à l’indépendance du Bureau matérialisée par l’idée de voir l’Executif aux manettes. Risquant, par la même occasion, d’en faire l’otage de calculs politiciens au moment où il est censé défendre les intérêts des créateurs. Du coup, les syndicats en appellent à la démocratisation de la gestion dudit Bureau.
Visiblement, c’est tout un travail de lobbying qui devrait suivre cette nouvelle polémique autour d’une réforme, présentée sous l’habit d’une mise à niveau, dont les spasmes remontent à quelques années déjà. D’autant plus que les premiers concernés ne s’y retrouvent pas.